Alors que la guerre fait encore rage sur le continent, Chesterton publie en 1917 un livre intitulé A Short History of England. C’est, à vrai dire, un livre étrange, surtout aux yeux de n’importe quel historien professionnel. Écrit sur la demande, voire l’insistance des éditeurs, Chatto & Windus, le livre fut publié le 18 octobre 1917. Il fut dicté à Freda Spencer (plus tard Freda Bayley) qui, entre 1915 et 1916, assura le secrétariat de l’écrivain. Avec l’introduction et la conclusion, l’ouvrage comporte dix-huit chapitres qui, sur un total de 241 pages prétendent offrir un résumé de l’histoire de l’Angleterre.
Chesterton développe dans ce livre une vision très personnelle de l'histoire de son pays, en saute des pans entiers, s’attarde longuement sur d’autres et, sinon dans l’introduction, parvient à ne pas évoquer le nom de la reine Victoria. Il attache évidemment beaucoup d’importance à l’histoire médiévale et n’hésite pas à ce sujet à faire de sa Petite histoire de l’Angleterre, un plaidoyer pour cette époque.
Une traduction française de ce livre parue en 1922, réalisée par Anne Osmont. Elle fut publiée dans la collection « Anglia » aux éditions G. Crès et Cie, déjà éditeur des Crimes de l’Angleterre et de La Sphère et la Croix, dans des traductions de Charles Grolleau. La version totalise 293 pages. Anne Osmont, née le 2 août 1872 à Toulouse et décédée le 13 mai 1953 à Paris, fut un écrivain versé dans l’occultisme qui écrivit ses Mémoires sous le titre : « Mes souvenirs, 50 années d’occultisme, mes voyages en astral ».
Dans son introduction, Chesterton écrit notamment ceci : « On ne lui a pas appris (à l’homme du peuple) que le Moyen Age fut bourré du parchemin des chartes, que la société, jadis, fut surtout un système de chartes et d’un genre extrêmement intéressant pour lui ; le charpentier a entendu parler d’une charte donnée aux barons et faite surtout à leur profit ; le charpentier n’a entendu parler d’aucune des chartes données aux charpentiers, aux tonneliers, ni à tous les hommes de sa classe. »
C’est, on l’aura compris à ce mépris pour le moyen âge et pour ses libertés sociales qu’entend principalement (pas uniquement) répondre Chesterton.
Une nouvelle traduction en français de ce livre est prévue et devrait paraître aux éditions de l'Age d'Homme.
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