L'entrée du général Allenby à Jérusalem en décembre 1917
L’état de santé de Frances Chesterton ne fut pas la seule raison de ce départ pour la Palestine. Le général Allenby avait pris Jérusalem le 11 décembre 1917. Il avait fait son entrée solennelle dans la Ville Sainte à pied pour ne pas pénétrer dans Jérusalem sur une monture que n’avait pas eu le Christ. La Croix reprenait place et remplaçait le croissant. Le Daily Telegraph proposa donc à Chesterton de financer le voyage contre la livraison d’une série d’articles. Les articles devaient donner matière à la publication d’un livre sur Jérusalem, livre qui ne fut pas politique, mais comme Chesterton l’écrira à son ami Maurice Baring « romantique et religieux ».
Dans la même lettre, Chesterton demanda à Baring de l’aider à obtenir les autorisations militaires nécessaires. Baring avait été diplomate et il avait servi en France comme officier pendant la Première Guerre mondiale. Désormais journaliste, il était aussi correspondant de guerre. Il obtint d’Allenby qu’il accueille les Chesterton, et le général se déclara enchanter de pouvoir rendre ce service.
Frances et Gilbert Chesterton
Pour Chesterton, c’était l’occasion de découvrir la Terre Sainte et de respirer comme un récent air de croisade qui enflammait son imagination. Les Chesterton partirent pour Jérusalem, en passant par Boulogne. De là, ils gagnèrent Paris puis Rome en train. Ils en profitèrent pour visiter un peu la Ville éternelle le 1er janvier, en se rendant sur le Forum et au Colisée. Puis ils partirent pour Brindisi où ils devaient prendre la bateau jusqu’à Alexandrie. La traversée de la Méditerranée dura plusieurs jours, du 3 au 7 janvier au matin, une traversée difficile pour Frances Chesterton qui eut le mal de mer. Alexandrie fut aussi l’occasion de visite, notamment de la cathédrale Sainte-Catherine. D’Alexandrie, ils se rendirent au Caire par le train avant d’atteindre Jérusalem. Ils visitèrent avec une vraie émotion les lieux saints chrétiens : Bethléem, le Saint-Sépulcre, etc et se rendirent sur les rives de la Mer Morte.
Partis depuis fin décembre 1919, ils rentrèrent en Angleterre en avril 1920. L’absence de Chesterton avait entraîné une interruption de sa livraison hebdomadaire pour The Illustrated London News. Son dernier article paru avant son départ fut celui du 10 janvier 1920 et il était intitulé « The Criminal Type ». Il reprit sa collaboration à cette publication par un article publié le 29 mai, près d’un mois après son retour (« The Fashion of Psychoanalysis »). Entre-temps, son ami Hilaire Belloc l’avait remplacé dans cet exercice hebdomadaire. Celui-ci livra, entre le 17 janvier et le 22 mai 1920, dix-neuf chroniques à The Illustrated London News.
À suivre…