L’un des plus célèbre livre de Chesterton dans le domaine romanesque – si on met à part les populaires histoires du Father Brown – est certainement The Man Who Was Thursday (1908), traduit en français sous le titre de Le Nommé Jeudi (qui a directement inspiré le titre, plus modeste, de ce blogue).
En novembre 1922, Chesterton publie un nouveau livre au titre assez proche, The Man Who Knew Too Much (L’homme qui en savait trop). Entre les deux livres, la ressemblance s’arrête là. D’abord parce que le titre complet de ce nouvel ouvrage dit exactement ce qu’il est – The Man Who Knew Too Much and Other Stories –, un recueil d’histoires, ce que n’était pas The Man Who Was Thursday.
Publié chez « Cassel and company », ce livre comprend huit récits, publiés pour la plupart dans différentes revues avant d’être rassemblé dans ce recueil. Le sommaire est le suivant :
The Trees of Pride et The Five of Swords étaient en revanche des histoires inédites, créées pour l’occasion. Les autres récits furent publiés entre 1919 (The Garden of Smoke) et 1924 (The Tower of Treason).
Malgré cette disparité de publications initiales, le recueil trouve son unité à travers son héros principale, Horner Fisher. C’est lui l’homme qui en savait trop. Pour composer son personnage, Chesterton se serait inspiré de son ami Maurice Baring, homme respectable et respecté, issu du meilleur milieu aristocratique, élégant, fin et cultivé, passionné des questions militaires. Il manquerait juste à Horner Fischer l’humour et la capacité d’auto-dérision que l’on attribue généralement à Maurice Baring. Il ne faut cependant pas voir dans le héros une copie conforme de l’ami dans la vie réelle, pas plus que le Father Brown est exactement une copie conforme de Mgr O’Connor.
La comparaison avec Father Brown n’est pas tout à fait innocente. Horner Fisher est une sorte de détective amateur lui aussi, qui en sait toujours trop et prend le partie de se taire. Il existe une sorte de Watson avec le personnage de Harold March, ami journaliste du héros, confident de ses exploits. Qui dit histoires policière dit meurtres, bien sûr, avec la particularité ici de se situer dans le domaine politique et celui de la corruption. C’est bien évidemment l’occasion pour Chesterton de faire passer ses propres idées politiques sur le distributisme, la corruption du monde politique et la défense d’une petite Angleterre opposée à l’impérialisme britannique. La dernière histoire rappelle étrangement la situation de l’affaire Marconi.
À suivre…