19 mars 2009
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Quoi qu’il en soit, le livre a paru le 24 février 1910. La presse semble avoir bien reçu l’ouvrage, même si certains critiques déplorèrent quelques confusions, la précipitation dans l’écriture ou la volonté de faire passer les vues catholiques de l’auteur.

MacIan est écossais, jacobite, catholique alors que Turnbull, tout aussi écossais, est athée. Si MacIan a été associé à Chesterton, les critiques ont pensé que Turnbull pouvait représenter Shaw, notamment à cause de sa description physique, ou, Robert Blatchford, directeur de The Clarion comme Turnbull est directeur de The Atheist.
Comme nous l’avons dit, les rencontres entre MacIan et Turnbull sont formées d’une suite de duels, constamment interrompue et relancés, qui se terminent étrangement dans un asile, qui a tout de l’enfer ou, du moins, du purgatoire.
C’est là certainement que Chesterton annonce Kafka puisque cet asile contient des médecins aussi fous que leurs patients et que l’on entre dans une spirale infernale. Tout prend une allure de folie, jusqu’à la nature elle-même. D’une certaine manière, Chesterton donne l’impression de passer des symboles de la sphère et de la croix à celui de l’asile, endroit clôt sur lui-même, et monde de folie, représentation de l’enfer. À la question de la foi, de la croyance, du respect de la Vierge Marie, prétexte au duel de départ, il substitue donc celui de la folie. Un thème largement abordé dans son œuvre et qui le touche de près. Du fait de ce changement de thème, le lecteur de La Sphère et la croix est un peu surpris par ce passage et ne parvient pas toujours à suivre l’auteur dans la progression de l’histoire. Ce qui sauve l’ensemble d’un climat parfois pesant, surtout à la fin, c’est l’humour, toujours présent chez Chesterton.