Après avoir présenté la parution anglaise de La Barbarie de Berlin (ICI), un mot sur l’édition française. Le livre paraît en 1915 aux éditions de La Nouvelle Revue française, dans une traduction d’Isabelle Rivière. C’est un petit volume de 148 pages.
Avec le texte de La Barbarie de Berlin, l’éditeur français a proposé un essai plus court, Lettres à un vieux garibaldien qui débute par une citation de Swinburne : « Italie, par deux fois tu as fait entendre ta voix ; et l’époque est avide de l’entendre une troisième fois ».
L’équivalent du volume français – c’est-à-dire un livre regroupant La Barbarie de Berlin et les Lettres à vieux garibaldien – paraît en 1915 en Angleterre sous le titre The Appetite of tyranny, qui est en fait le titre du troisième chapitre de La Barbarie de Berlin.
Pour la petite histoire, deux petits faits concernant La Barbarie de Berlin.
1°) il existe une autre version française de La Barbarie de Berlin (seule, sans les Lettres) qui a été publiée à Londres même et imprimé par Eyre and Spottiswoode, Ltd. Cette brochure a été tirée à 550 exemplaires seulement. Il n’y a pas d’indication du traducteur ni de date. Il reste des anglicismes, dans les noms propres par exemple : Gorki devenant ainsi Gorky ou Dostoïevski devenant Dostoieffsky.
2°) La Barbarie de Berlin et Lettres à un vieux garibaldien ont été réédité, sous la marque Gallimard, en 1944, au Canada, sous l’égide des Éditions Variétés. Il s’agissait à ce moment-là de lutter contre l’Allemagne nazie. Selon L’Histoire de l’édition littéraire au Québec au XXe siècle, sous la direction de Jacques Michon (éditions Fides), « De 1941 à 1949, la maison fait paraître plus de mille titres dont la grande majorité sont des reproductions de livres européens. Claude Hurtubise qualifiera plus tard cette société de véritable “entreprise de photocopies”. Si la remarque est exagérée puisque Variétés lance aussi une centaine de nouveautés canadiennes, il n’en demeure pas moins que la maison se consacre essentiellement, aux dires mêmes de la direction, à la diffusion du livre français. Dans sa période la plus faste, de 1943 à 1946, Variétés sort plus de deux titres par semaine et faire imprimer plus d’un million d’exemplaires par année ». Toujours selon les mêmes auteurs, « Variétés réédite ainsi les œuvres des meilleurs auteurs de la NRF » – c’est le cas du Chesterton. « Conformément à la réglementation canadienne, explique-t-il, ces ouvrages sont des copies exactes des éditions parisiennes, la raison sociale de Variétés ne figurant sur la quatrième de couverture qu’à titre de distributeur ».