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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 17:54

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Mais c’est aux Etats-Unis, à l'Undercroft Theatre of Mount Vernon Place, United Methodist Church (900 Massachusetts Avenue, NW, Washington, DC). Seize représentations sont prévues, à partir du 6 janvier et jusqu’à la fin du mois. Sur cette pièce, on pourra se reporter à now articles : ICI et .

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 12:37

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Autre livre publié en 1920 (en octobre exactement), après The Superstition of Divorce, The Uses of Diversity (voir ICI, , et ). Il s’agit d’un recueil d’articles venant du Illustrated London News et du New Witness, publiés sur une période d’environ douze ans. Le livre parut à Londres chez Methuen & CO L.T.D. en octobre 1920. Il fut publié l’année suivante à New York chez Dodd, Mead and company. Il regroupe 35 articles qui évoquent des thèmes bien divers, de la littérature (Tennyson ou Dickens, par exemple)  aux caractères nationaux (The Irishman ou The Japanese, par exemple), des questions du moment (science ou divorce, par exemple) à la religion et à la politique. Notons un article consacré à Edmond Rostand (The Romance of Rostand), écrivain sur lequel Chesterton écrira à plusieurs reprises.

Il est difficile de dégager un thème commun entre ces différents textes. Le titre lui-même n’est pas expliqué, sauf justement par la variété des thèmes abordés. Le sommaire donne bien une idée de cette diversité. 

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 14:27

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C’est un magnifique cadeau de Noël que nous a offert l’écrivain et critique littéraire Patrick Kéchichian dans un article publié le 23 décembre dernier dans La Croix. Sous le titre « Chesterton, sur les ailes du catholicisme », l’écrivain présente et analyse L’Église catholique et la conversion de Chesterton, récemment paru aux éditions de L’Homme Nouveau. « Un bref et lumineux essai de l’écrivain anglais démontrant la pertinence de sa conversion » résume la présentation de l’article.

Très justement, Patrick Kéchichian note que « les ouvrages qui traitent de sujets religieux, du moins ceux qui ont directement à voir avec l’expérience de la foi, se lisent avec sérieux, concentration. Généralement, même si l’on est heureux de ce qu’on lit, même si l’on y adhère de toute son âme, on ne sourit pas. Quant à l’idée d’en rire, cela frise l’irrespect, l’inconscience ! Eh bien, avec le grand Chesterton – on voudrait oser dire : l’ami Chesterton – tout devient possible en même temps : on est concentré, convaincu, frappé par l’intelligence et la profondeur du propos, et en même temps on rit de bon cœur ».

Patrick Kéchichian rappelle la récente retraduction d’Hérétiques et d’Orthodoxie, chez Climat/Flammarion et souligne ensuite : « Plus bref et frontal que les deux grands livres cités, cet essai vise à démontrer clairement l’énormité du gain acquis dès que le pas de la conversion est franchi. Si Chesterton s’appuie sur sa propre expérience, il s’en abstrait rapidement, s’en excuse même : que serait la grandeur d’une religion ramenée à sa simple mesure personnelle ? Mais c’est surtout la vigueur et l’ampleur du raisonnement qui enchantent littéralement le lecteur. Rien d’asbstrait. Rien de froid, de compassé ou de distant. Rien de méprisants non plus à l’égard des (supposés) adversaires ».

Lui-même écrivain et converti, Patrick Kéchichian, auteur d’un Petit éloge du catholicisme, voit très bien comment Chesterton, son frère aîné en littérature et, osons le terme, en conversion, perçoit le catholicisme : « La foi catholique est conçue non pas comme un particularisme, mais comme une porte (plusieurs en fait) qui donne accès au monde. Et, d’ailleurs, que serait une religion qui ne serait pas la figure fidèle de ce monde, en même temps que sa rédemption ? Et pour cela, elle se doit d’être un système de pensée – et donc un corps, une Église – où chaque est à sa place. » Magnifique !

À vrai dire, il faudrait citer l’article dans son entier. Le mieux est donc de se le procurer auprès de La Croix. Puis de lire ce petit livre de Chesterton, si bien présenté par Patrick Kéchichian. Lequel note également qu’à la lecture de cet essai « une sorte de bien-être, de bonne humeur s’installe…Avouez que cela n’est pas courant, notamment du côté catholique ».

C’est bien parce que nous en sommes bien persuadés que nous lisons Chesterton et que nous le lirons encore en 2011.

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 07:19

Nous l’avions annoncé récemment, les éditions Archives Karéline viennent de rééditer les Poèmes choisis de G.K. Chesterton dans la traduction de E.M. Denis-Graterolle.

Il s’agit d’un reprint à l’identique de l’édition de 1938, publié par les Cahiers de la poésie catholique, à Paris et à Bruxelles. L’ouvrage comporte 78 pages et propose 25 poèmes de Chesterton, d’une longueur variable, certains occupants parfois plusieurs pages. On retrouve certains de ces poèmes dans le roman de Chesterton, L’Auberge volante ou dans le recueil de poèmes extraits de ce livre, Win, Water and song publiées août 1915 chez Methuen à Londres. C’est le cas notamment de :

– Le Vin et l’eau (Wine and Water) ;

– Chanson contre les épiciers (The Song against Grocers) ;

– La route roulante d’Angleterre (The Rolling English Road) ;

– L’Irlandais (Me Heart).

– Chanson d’un drôle d’ascète (The Song of The Strange ascetic, qui n’appartient pas à L’Auberge volante bien qu’il fut intégré dans le volume Wine, Water and song. Il fut publié dans The New Witness).

 

Les autres poèmes sont :

– Lépante (l’un des plus importants poèmes chestertonien avec The Ballad of White Horse) ;

– La Musique étrange ;

– Le Grand minimum ;

– Hymne pour l’Église militante ;

– Les Mages ;

– Cantique

– Un Noël pour trois métiers ;

– Un enfant des neiges ;

– La chanson des roues ;

– Le peuple secret ;

– Ce que j’ai perdu ;

Ballade du soleil ;

– Chanson du cidre ;

– La Ballade de Sainte-Barbe ;

– Élegie dans un cimetière de campagne

– Pour quatre corporations ;

– Chants d’éducation ;

– Pour la crèche ;

– Mathématiques supérieures ;

– L’Épée de la surprise.

 

Outre ce choix de poème, ce volume contient une introduction de la traductrice. Elle écrit notamment :

« Le prosateur, en défendant la responsabilité humaine, a retrouvé le principe divin de toute sagesse. Le poète, en défendant avec une belliqueuse allégresse la dignité humaine, retrouvera le principe divin de tout amour. »

Elle continue en donnant plusieurs exemples des champs où s’exerce cette défense et dresse ce portrait :

« Ce plus humain des hommes est aussi le plus anglais des Anglais. Ce gros homme, s’il s’apparante à Socrate et à saint Thomas d’Aquin, est surtout de la lignée de Pickwick et des Pèlerins de Canterbury Tales. Comme il le disait lui-même de Dickens, “la véritable tradition de la Joyeuse Angleterre se prolongeait en lui… Il avait hérité de Chaucer l’amour des amples plaisanteries, des longues histoires, de la bière brune, de toutes les blanches routes d’Angleterre. »

 

Ce petit livre a donc le mérite de nous offrir une première idée de Chesterton poète, même s’il s’agit d’une vision très partielle (les poèmes occupent actuellement trois gros volumes des Collected Works chez Ignatius Press) et à travers une traduction. Dommage que l’éditeur, qui a pris le parti de rééditer à l’identique, ne fasse pas précéder ces rééditions (même choses en effet pour Les Crimes de l’Angleterre) d’une introduction plus actuelle. L’ouvrage n’est actuellement pas sur le site de l’éditeur (au moment où nous publions cette note, ni sur celui du diffuseur, les éditions de l’Harmattan). Il est au prix de 36 euros. 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 08:10

 

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Le Manifeste Chap ? Si vous ignorez tout du mouvement Chap, il vous reste à vous procurer le Manifeste que viennent de traduire et de publier les éditions des Équateurs. Comme l’écrivent Les Inrockuptibles, « De quoi le chapisme est-il le nom ? D'un mouvement subversif et anticapitaliste qui prône la révolution par le tweed. Drolatique et politique, il est exposé dans le tordant Manifeste cheap. »

Né en Angleterre dans les années 1990, le mouvement chap – « gars » en anglais, de préférence « vieux » –  entend répondre à la médiocrité moderne et progressiste par le retour au savoir-vivre et à la courtoisie. Le Manifeste Chap entend donc apprendre aux hommes et aux femmes à retrouver le souci de l’élégance et du savoir-vivre.

Quel rapport entre cet anarcho-dandysme et Chesterton ? Dans sa préface à l’édition française, l’éditeur, Olivier Frébourg indique qu’il sert de maître à penser à ce mouvement à côté de George Orwell, Oscar Wilde, Wodehouse, Churchill ou David Niven. Frébourg cite même ce mot de Chesterton, tout à fait chapiste : « La poursuite exclusive de la santé conduit toujours à quelque chose de morbide ».

Mais une fois n’est décidément pas coutume, continuons à citer Les Inrock : « Comme tout mouvement digne de ce nom, le chapisme (de "chap", qui signifie "gars") s'est doté d'un logo - une pipe de bruyère et un rasoir coupe-choux entrelacés à la manière de la faucille et du marteau communistes - et d'efficaces outils de propagande : un magazine (The Chap, que l'on trouve dans les boutiques vintage de Londres) et surtout un manifeste coécrit par Temple et Darkwood, les Marx et Engels du bon goût et du savoir-vivre révolutionnaires, également auteurs d'un Tour du monde en 80 Martini. Exhilarant et décadent à souhait, ce petit livre rouge à l'usage des gentlemen modernes (le rouge étant la couleur préférée des chaps pour leurs cravates) est un concentré d'absurdité et de nonsense so british, écrit dans un style délibérément suranné et accompagné d'illustrations rétro délicieusement décalées. »

Si le mouvement comporte des éléments sympathiques, il n’est pas sûr qu’il soit entièrement chestertonien. Mais à vous d'en décider.

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 05:10

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Depuis 1974, la Chesterton Review occupe une place particulière dans le monde des revues. Conçue au départ pour un public anglo-saxon, elle n’a cessé de se développer. Tous les ans, elle publie quatre numéros, dont certains occupent plus de 500 pages. Autour d’un dossier, consacré à Chesterton ou à des auteurs proches, diverses rubriques explorent l’œuvre de l’écrivain, sa postérité, l’actualité du monde chestertonien, et plus largement, abordent  des domaines qui touchent au lien entre foi et culture. Le succès de cette revue est telle que plusieurs éditions en langue étrangère existent désormais : espagnole, portugaise et… française. 

 Le dernier numéro en langue anglaise vient de paraître (vol. 36, n° 3&4) et comprend des textes de Chesterton, de Maurice Baring et Charles Péguy. Ce numéro de 342 pages contient notamment un article de Dermot Quinn sur « Chesterton at the College of the Holy Cross », de Susie Byers sur « Greetings from Fairyland : Chesterton, science and the natural world », de Catherine Rachel John sur « A New Europe and a New UK ? », de Sheridan Gilley sur « The Pope in Britain, 2010, a retrospect », du père Ian Boyd sur « Chesterton in America », de Russel Sparkes sur « Chesterton and Belloc : Show the Way Forward » ainsi que la revue des livres, des films et les nouvelles et commantaires.

Le premier numéro de la Chesterton Review dans son édition française a été présenté le 14 octobre dernier. Réalisé en collaboration avec l’association (française) des Amis de Chesterton, ce numéro constitue le numéro annuel de cette association. Il comprend au total 140 pages. On trouve dans ce numéro les Actes de la première table-ronde qui eut lieu en 2009 sur le thème : « La renaissance de la littérature catholique en France et en Angleterre au XXe siècle ».


Au sommaire, on trouve :

– Avant-propos de l’éditeur par le Père Ian Boyd

– Introduction par Philippe Maxence

– Comprendre la France par G.K. Chesterton

– Le curé d’Ars par G.K. Chesterton

– L’Affaire Claudel par G.K. Chesterton

– Adresse de Paul Claudel à G.K. Chesterton

– Liberté par Charles Péguy

 

Dossier : La renaissance de la littérature catholique en France et en Angleterre au XXe siècle » :

– Chesterton et le renouveau littéraire en France et en Angleterre au XXe siècle par le Père Ian Boyd

– La France et Chesterton, une “divine entente” par Philippe Maxence

– La conversion au Dieu caché : Chesterton, Claudel et la renaissance de la littérature catholique par Dermot Quinn

– Le réalisme catholique, terrain commun entre les lettres catholiques en France et en Angleterre

– 1926, un coup de tonnerre : Sous le Soleil de Satan, par Alain Lanavère

 

– La revue des livres

– Nouvelles et commentaires

– Courrier des lecteurs

 

Ce premier numéro est en vente auprès de l’Association des Amis de Chesterton (C/O les éditions de l’Homme Nouveau, 10, rue Rosenwald, 75015 Paris) au prix de 10€ + 4€ de port (chèque à l’ordre de l’Association des Amis de Chesterton).

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 07:29

Nous avons évoqué (ICI et ) la parution en 1920 de The Superstition of Divorce de Chesterton, puis sa traduction en langue française en 1931. Nous avons évoqué l’article publié par la revue Études sur ce livre et signé par Henri du Passage qui signera en 1933 le Nihil Obstat de ce livre. À ce titre, il est amusant de rapprocher le ton de sa critique et ce Nihil Obstat. Voici donc la reproduction intégral de sa recension critique.

 

« On n’attend pas de M. Chesterton qu’il écrive un livre didactique sur le divorce. Le présent “pamphlet” n’a donc rien d’une leçon en règle. Il nous avertit, par ailleurs, qu’il ne fera pas appel ici aux considérations religieuses. Et il se promène, ouvrant des perspectives, lançant des paradoxes, mais énonçant aussi des vérités vigoureuses.

L’on n’en finirait pas d’essayer de mettre au point. Il y a des demi-exactitudes qu’il faudrait expliquer, par exemple : “Tous les livres de Balzac [beaucoup sont condamnés par l’Église] sont imprégnés de morales catholiques…” Il y a des fantaisies d’un humour déconcertant our l’esprit latin.

Mais M. Chesterton explique, avec beaucoup de pittoresque, que le monde a évolué, passant des contraintes hiérarchiques de l’époque antique, au régime du serment, pour aboutir aujourd’hui à celui des contrats fragiles et individuels. Ce régime du serment était celui qui fondait, et les institutions monastiques, et les engagements matrimoniaux, et les garanties professionnelles. Il était le seul qui pût, dans les foyers, concilier la dignité de la personne avec la garantie familiale. Lui détruit, les familles tombent et l’État redevient omnipotent, devant les individus dont il supprime une à une les libertés, en les dupant par la concession de la liberté sexuelle.

M. Chesterton affirme encore très joliment que le monde choisir. Mais, s’il a choisi le divorce, il n’a plus qu’à renoncer à la respectabilité attachée justement au serment et à ses risques.

Bref, nous avons là un livre qu’il savoir lire, mais qui contient des pages savoureuses .

 

Henri du Passage »

 

L’auteur n’est n’importe qui. Membre de la Compagnie de Jésus, Henri du Passage fut élève de l’École des Mines où il entre en 1897. Il rejoint les Jésuites en 1900 et connaît l’exil en raison des lois contre les Ordres religieux. Ordonné prêtre en 1907, il devient aumônier adjoint de l’Association Catholique de la jeunesse française et aumônier de l’École des Postes. À partir de 1912, il devient rédacteur de la revue Études qu’il finira par diriger pendant 16 ans. Il participe à la Première Guerre mondiale puis assure l'aumônerie de la Fédération Nationale Catholique. 

 

 

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 07:12

Publié en 1920, The Superstition of Divorce connaîtra une traduction française en 1931. Elle est réalisée par Jeanne Fournier-Pargoire et paraît aux éditions Saint-Michel dans la collection « Les Maîtres étrangers » sous le titre « Divorce ». Le livre de 192 pages est alors vendu au prix de 15 francs. Il sera repris sous la marque « Fernand Sorlot » (devenue depuis les Nouvelles Éditions Latines) et publié en 1933, dans la collection « Le Monde catholique ».

 

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Cette édition comprend le Nihil Obstat de l’archevêché de Paris (Lutetiæ Parisiorum, Die, 31a Julii 1933, H. du Passage) et l'imprimatur (Lutetiæ Parisiorum, Die, 25e Augusti 1933, V. Dupin v.g.).

Petit détail, sur la page de titre intérieur, une erreur s’est glissée puisque G.K. Chesterton est devenu C.K. Chesterton (photo ci-dessous).

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Il semble que cette édition soit en fait un débrochage auquel on a remis une nouvelle couverture et une nouvelle page de titre intérieur puisque l’achevé d’impression indique bien mai 1931.

Dans cette édition française, Divorce reprend les chapitres de la version anglaise, en adaptant les titres.

Le premier chapitre est intitulé « Contre le divorce » ;

Le second : « La superstition du divorce » ;

Le troisième : « Charles Lamb » ;

Le quatrième chapitre n’a pas de titre

Le cinquième s’intitule : « L’Histoire de la famille » ;

Le sixième : « L’Histoire du serment » ;

Le septième : « Les tragédies du mariage » ;

Le huitième : « Le divorce et ses perspectives »

Le livre s’achève par la « Conclusion ».

 

Petit détail amusant, là aussi. En 1931, la revue Études, célèbre publication des Jésuites, publie dans son numéro du 20 juillet (page 235) une recension du livre de Chesterton dans la traduction de Jeanne Fournier-Pargoire. Cet article, assez court, est signé de Henri du Passage, le même qui signera le Nihil Obstat deux ans plus tard. 

 

À suivre…

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 18:35

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C’est le conseil en tous les cas de Joël Prieur dans un article de Minute du 24 novembre dernier et sur lequel nous mettons la main. Joël Prieur est un excellent critique littéraire qui s’intéresse aussi bien à la lecture contemporaine qu’à celle d’hier. Il a déjà parlé à plusieurs reprises de Chesterton. Dans ce petit article, il évoque à l’approche de Noël le conte L’Inconvénient d’avoir deux têtes.

 

« Noël approche… Et il est toujours difficile de trouver l’idée cadeau rapidement dégainée et qui ne sera pas de pure forme, mais ajoutera le plaisir aux convenances. Dans ce registre, les éditions Via Romana nous proposent deux ouvrages originaux avec chacun son charme. D’abord un petit conte illustré de Gilbert Keith Chesterton intitulé L’Inconvénient d’avoir deux têtes. Particularité: les illustrations sont de Gilbert Keith en personne, et on les trouve au milieu d’un texte anglais manuscrit, qui doit être lui aussi de la main du dessinateur. Dans une postface érudite, le chestertonien Philippe Maxence énumère les endroits de l’œuvre du romancier anglais dans lesquels il est question de ces « deux têtes » et de leur signification. Contrairement à ce que semblerait prôner le bon sens, il est faux de répéter que « deux têtes valent mieux qu’une »! L’ouvrage est dédié à « Beryl Blanche Delaforce », une petite fille à laquelle le grand écrivain explique qu’il espère que si d’aventure l’offre lui était faite d’avoir un jour deux têtes, elle la déclinerait résolument! Eternelle tentation de la schizophrénie: il vaut mieux la conjurer jeune! »

 

Petite précision : oui, le texte anglais manuscrit est bien de la main de Chesterton. Pour commander ce livre, il suffit de se rendre sur le site des éditions Via Romana. On peut auparavant aller voir ICI pour en savoir plus.

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 14:34
En 1920, G.K. Chesterton publie trois ouvrages qui sont The Superstition of Divorce, The Uses of diversity et The New Jerusalem. Le seul de ces ouvrages qui ne fut pas traduit en français est The Uses of diversity.

 

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The Superstition of Divorce est composé essentiellement d'articles parus à l’origine dans The New Witness en 1918 (numéros du 22 et 29 mars, des 5, 12 et 19 avril). Il s’agit d’un livre de circonstances, né à propos d’une controverse qui avait agité la presse anglaise en 1918. Aux cinq articles initiaux que l’auteur n’a pas remaniés, il a ajouté cependant quatre autres chapitres (dont une conclusion) pour étayer un peu plus ce qu’il avait, dans les articles en question, asséné sans autre forme d’argumentation.

Dans sa conclusion, Chesterton spécifie bien le genre du livre. Il s’agit d’un pamphlet et, ajoute-t-il, « Un pamphlet doit donc être démodé le plus tôt possible. Il ne peut survivre que s’il ne réussit pas. Les pamphlets qui ont réussi sont nécessairement ennuyeux ; je n’ai pas grand espoir que le mien réussisse bien que je suppose qu’il soit assez ennuyeux pour cela ».

De fait, ce pamphlet n’a pas réussi, ni en Angleterre, ni en France et il conserve donc une certaine actualité.

Dans cet ouvrage, Chesterton n’aborde pas principalement le mariage chrétien. Il défend surtout le point de vue que la destruction de la famille entraîne la dislocation de la société. Même si presque tout le monde présente le divorce comme un échec, Chesterton estime que le monde moderne a commencé à présenter le divorce comme une liberté. Il pense que les hommes qui refusent habituellement le suicide devraient également refuser le divorce qui est aussi la fin d’une vie, celle de la famille.

Mais plus encore que de mettre en cause le divorce, il défend la famille, car si le premier est un effet et la privation d’un bien, la seconde est réellement un bien. Non seulement parce qu’elle permet à l’humanité de se renouveler, mais aussi parce que la famille est le plus grand refuge pour la liberté. Il l’avait déjà dit d’une autre manière dans Le Monde comme il ne va pas, en qualifiant la famille d’« institution anarchique par excellence ». Il s’en expliquait ainsi :

«  C’est-à-dire qu’elle est plus ancienne que la loi, et qu’elle se tient à l’écart de l’État. De par sa nature, elle est revigorée ou corrompue par des forces indéfinissables issues de la coutume ou de la parenté. Cela ne veut dire pour autant que l’État n’ait pas autorité sur les familles : dans de nombreux cas qui sortent de l’ordinaire, on a recours, et il le faut, à cette autorité de l’État. Toutefois, l’État n’a pas accès à la plupart des joies et des chagrins familiaux, ce n’est pas tant que la loi ne doive pas interférer mais plutôt qu’elle ne le peut. ».

Le même thème est repris et développé dans The Superstition of Divorce quand Chesterton écrit, par exemple :

« Par son pouvoir sans frein, la plus ancienne des institutions humaines rappelle l’anarchie. Seule, parmi toutes les autres, elle commence par une attraction spontanée et, on peut dire au sens le plus strict du mot, sans idée sentimentale, qu’elle est fondée sur l’amour et non sur la peur. Si l’on essaye de la comparer aux institutions coercitives qui rendent l’histoire moderne si compliquée, on arrive à des déductions absolument contraires à la logique. Elle est aussi unique qu’elle est universelle. Rien dans les autres rapports sociaux ne se peut comparer à l’attraction mutuelle des sexes. En négligeant ce simple point, le monde moderne est tombé dans mille extravagances. »

 

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L'édition anglaise de 1920

 

 

The Superstition of Divorce fut publié le 29 janvier 1920  chez Chatto & Windus et la même année, chez John Lane Company, à New York, pour l’édition américaine. Voici le sommaire de ce livre : 

 

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L'édition américaine de 1920

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