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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 14:10

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Ce petit livre de 1926, dans lequel Chesterton analyse le phénomène de la conversion, en faisant quelques allusions à la sienne, vient de paraître aux éditions de l'Homme Nouveau. Il s'agit de la deuxième édition française. La première avait été publiée par la Bonne Presse (aujourd'hui éditions Bayard). Cette nouvelle édition, avec une traduction signée Gérard Joulié, est augmentée de deux chapitres sur le même sujet, constitués à partir d'articles de Chesterton. Le livre est disponible auprès des bonnes librairies ou sinon par le biais du site sécurisé de l'éditeur. Une bonne idée de cadeau de Noël. 

Pour le découvrir, voici quelques extraits de la préface : 

 

« Quand on lui demandait pourquoi il était devenu catholique, Gilbert Keith Chesterton répondait qu’il s’agissait au fond pour lui de se débarrasser de ses péchés. Dans son Autobiographie, il dressa ainsi l’éloge de la confession en indiquant que « quand un catholique revient de s’être confessé, il retourne vraiment, par définition, à cette aurore de son commencement ; il regarde le monde avec des yeux nouveaux ». Plus encore, il lui semblait que sa philosophie personnelle de la vie entrait vraiment en syntonie avec le sacrement de pénitence comme il le confia toujours dans le même livre : « L’idée maîtresse de ma vie, je ne dirais pas que c’est la doctrine que j’ai toujours enseignée, mais que c’est la doctrine que j’aurais toujours aimé enseigner. Cette idée, c’est d’accepter toutes choses avec gratitude, et non de les tenir pour dues. Ainsi, le sacrement de péni - tence donne une vie nouvelle et réconcilie l’homme avec tout ce qui vit ; mais il ne le fait pas comme font les optimistes, les hédonistes et les païens qui prêchent le bonheur. Le don est fait moyennant un certain prix ; il est conditionné par une confession. En d’autres termes, le nom de ce prix est vérité, qui peut être appelée aussi réalité ». D’ailleurs, la confession n’était-elle pas le secret de cet étrange personnage de roman policier que fut le Father Brown ?

Catholique romain, Chesterton le devint en 1922, après avoir été tour à tour anglocatholique, spiritiste, agnostique, païen et unitarien. « À douze ans, j’étais un païen, à seize un parfait agnostique », confia-t-il dans Orthodoxie. Son chemin vers la foi catholique fut long et difficile, chaotique même, tant l’homme était épris de justice et de vérité tout autant que méfiant des conventions sociales, notamment en matière religieuse. Ce fut le retour du monde moderne à la vérité catholique d’un homme souhaitant retrouver l’innocence de l’enfance : « Comme tous les autres petits garçons solennels, j’ai essayé d’être en avance sur mon temps. Comme eux, j’ai voulu devancer de quelque dix minutes la vérité et je me suis aperçu que j’étais en retard de dix-huit cents ans. J’ai forcé ma voix en une pénible exagération juvénile pour clamer mes vérités. J’en ai été puni de la manière la plus appropriée et la plus drôle : ayant gardé mes vérités, j’ai découvert non pas qu’elles n’étaient pas des vérités, mais qu’elles n’étaient pas miennes. Je percevais tout à coup le ridicule de m’être cru seul alors que j’étais soutenu par toute la chrétienté ».

(…)

Écrit dans un contexte protestant et scientiste, L’Église catholique et la conversion n’a rien perdu de son intérêt. Les objections contre l’Église sont toujours les mêmes, tant ses opposants manquent finalement d’imagination. Depuis plus de 2 000 ans, ils annoncent à grand renfort de trompette son échec et sa disparition pour demain. Elle est toujours là, non pas grâce aux catholiques eux-mêmes, mais en raison de ce qu’elle est substantiellement. Les raisons qui mènent à la conversion sont aussi toujours les mêmes, derrière l’écorce des causes secondes. Aujourd’hui comme au temps du Christ, il s’agit d’une rencontre personnelle avec celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie.

Sans entrer dans le secret des âmes, Chesterton explique dans ce livre les trois phases par lesquelles passent la plupart des convertis et il en fait une sorte de bouquet en l’honneur de l’Église. À sa manière, surprenante et truculente, profonde aussi, il rend grâce à Dieu d’être arrivé au port, à ce port auquel le petit enfant qu’il fut aspirait de tout son être et qui l’accueillit enfin à l’âge de 48 ans.

À L’Église catholique et la conversion, qui bénéficia à sa parution d’une préface d’Hilaire Belloc chargé, lui le catholique de naissance, d’indiquer la nécessité d’écouter les convertis, nous avons ajouté deux textes sur des sujets similaires. Dans le premier, Chesterton donne l’exemple de six raisons pour lesquelles il devint catholique, six raisons qui, comme il l’écrit, « se résolvent en une seule, qui est que le catholicisme est la vérité ». Le second constitue notamment une belle défense du pape en réponse à toutes les accusations plus surprenantes les unes que les autres lancées contre la papauté.

Philosophe de la gratitude, réaliste tout en voulant retrouver l’innocence, Gilbert Keith Chesterton a trouvé dans le catholicisme le secret de la vraie Joie. »

Philippe Maxence

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 17:21


 

Voilà un petit moment que ce blogue n’a pas été alimenté. L’actualité chestertonienne revient cependant avec la parution dans Famille Chrétienne d’un portrait d’une page du Père Ian Boyd, fondateur et Président du Chesterton Institute for Faith & Culture. L’article fait mention, en passant, du dernier colloque consacré à Chesterton à Paris, le 14 octobre dernier. Il présente ainsi celui dont il « tire » le portrait :

 

« Prêtre catholique et universitaire canadien, il est depuis 1974 à la tête d’un institut universitaire consacré à cet auteur anglais, et édite tous les ans une revue annuelle (en fait, trois à quatre numéros par an dans sa version anglaise, ndlr), désormais disponible en français (c’est cette version qui est annuelle, ndlr). Figure emblématique de la presse écrite outre-Manche, Chesterton a en effet marqué toute la vie du Père Boyd. (…) Devenu jeune lecteur, Ian Boyd se familiarise toujours davantage avec les écrits chestertoniens. C’est vers cette époque, à l’âge de 15 ans, que l’adolescent pense devenir prêtre. Une vocation largement inspirée par le personnage littéraire du Père Brown qui, à sa manière, « représente l’Église ».

 

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Le dernier numéro de Books, l’actualité par les livres du monde consacre une colonne au « prince des paradoxes » en rapportant les propos de la journaliste argentine Alicia Plante dans le quotidien Pagina 12, à l’occasion de la traduction en espagnol du roman L’Auberge volante. « Gilbert Keith Chesterton fut “l’un des maîtres à penser du XXe siècle”, estime Alicia Plante. “Un véritable poids lourds”, pourrait-on dire, par sa corpulence (140 kilos) autant que par son œuvre, qui compte une centaine de livres. » Books est disponible dans les kiosques.

 

Enfin signalons L’Homme Nouveau qui annonce la parution de L’Église et la conversion de Chesterton. Mais nous en reparlerons, bien sûr. 

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 09:40

 

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Pour la deuxième année consécutive, les Amis de Chesterton en lien avec le G.K. Chesterton Institute for Faith & Culture(Etats-Unis), a tenu jeudi 14 octobre un colloque consacré à la figure de ce grand écrivain catholique.

Réunies sur le thème de « Urgence de la conversion : Chesterton et Péguy », quatre-vingt personnes, dont une majorité de jeunes gens, ont écouté les différents intervenants évoquer les parcours de Chesterton et de Charles Péguy vers la foi ainsi que la présentation de leurs idées sociales, autre thématique qui permettait d’établir un lien entre ces deux personnalités.

Débutant les travaux, Dermot Quinn, Professeur d’histoire à Seton Hall University et membre du comité éditorial de la Chesterton Review, a dressé un parallèle général entre Chesterton et Péguy.

 

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Il fut suivi par le Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé, auteur de Péguy et la modernité, qui a montré l’approfondissement de la foi chez Charles Péguy et sa critique radicale de la modernité.

 

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Sur un thème voisin, Alain Lanavère, ancien maître de conférence à la Sorbonne, a détaillé plusieurs aspects de la pensée sociale de Péguy, en mettant le plus possible son œuvre en lien avec celle de Chesterton.

 

 

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Voulant marquer également le centenaire de la parution du Monde comme il ne va pas, ce colloque a donc abordé la pensée sociale et politique de Chesterton, à travers une intervention du Père Ian Boyd, fondateur et président du Chesterton Institute, spécialiste reconnu de l'œuvre de l’écrivain anglais, qui a dégagé les 10 points fondamentaux de cet ouvrage et mis en avant la philosophie de Chesterton en la matière.

 

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De son côté, Philippe Maxence avait auparavant dressé un panorama comparatif entre le distributisme anglais et le catholicisme social français.

 

 

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Mais, outre ces différentes interventions, cette soirée fut l’occasion de présenter au public pour la première fous le numéro de la Chesterton Review en français, réalisé conjointement par le Chesterton Institute et l’association française des Amis de Chesterton qui a accepté que cette revue soit également celle de l’association. Comprenant plusieurs textes inédits de Chesterton consacrés à la France, ce numéro offre également les Actes de la première table-ronde qui s’était déroulée l’an dernier au Collège des Bernardins. Parmi les nouveautés, il fut également mis en vente ce soir-là L’Église catholique et la conversion de Chesterton et le conte L’Inconvénient d’avoir deux têtes, écrit et illustré par Chesterton.

Malgré la grève et la « concurrence » d’une soirée consacrée au cardinal Newman au Collège des Bernardins, cette soirée fut un succès, offrant l’occasion d’échanges et de prises de contact. Plusieurs adhésions furent prises auprès des Amis de Chesterton, qui permettront ainsi de développer le travail de notre association pour mieux faire connaître Chesterton en France. Dans les jours prochains, nos adhérents, dont le montant de l’adhésion comprend le Cahier, en recevront le premier numéro « historique » suivi, dans quelques semaines, d’un nouveau bulletin.

 

 

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Nous tenons à remercier en premier lieu Daniel Hamiche, véritable cheville ouvrière de ce colloque, pour tout ce qu’il a entrepris, y travaillant jour et nuit, ainsi que nos bénévoles, Christian et Adélaïde, pour leur présence sur le stand des Amis de Chesterton. Sans eux trois, rien n’aurait été possible. Comme rien n’aurait été possible sans le G.K. Chesterton Institute qui a loué la salle des Actes de l'Institut catholique de Paris et mis ses compétences pour la réussite de cet événement. 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 09:21

Voici le programme de votre soirée. Même si vous vous n'êtes pas inscrit, même si vous vous décidez au dernier moment, même si… : 

 

 

 

Urgence de la conversion : Chesterton et Péguy

et

présentation des parutions de l’année 2010

Table-Ronde organisée par

THE G.K. CHESTERTON INSTITUTE FOR FAITH & CULTURE

et l’association LES AMIS DE CHESTERTON

 

Le jeudi 14 octobre 2010, de 18 h à 21 h

 

à l’Institut Catholique de Paris, salle des Actes, 21 rue d’Assas, 75006 Paris

(métro Rennes)

Entrée libre

 

 

Programme

 

 

18 h : Accueil des participants et présentation du programme par

Philippe Maxence (Les Amis de Chesterton) et Danute Nourse (G.K. Chesterton Institute

for Faith & Culture)

 

Présentation du thème de la première séance : L’Urgence de la conversion par le

modérateur : Philippe Maxence

 

1. Chesterton et Péguy, professeur Dermot Quinn (Seton Hall University) ;

 

2. Péguy, L’antimoderne, Père Laurent-Marie Pocquet du Haut-Jussé ;

 

3. Chesterton et la question sociale : différences et similitudes entre le distributisme

et le catholicisme social français, Philippe Maxence ;

 

4. Péguy et la question sociale, professeur Alain Lanavère ;

 

5. Questions et interventions de la salle.

 

 

19 h 30 : Deuxième séance : Les parutions de l’année 2010

Présentation du thème de la deuxième séance par le modérateur, Daniel Hamiche,

secrétaire général des Amis de Chesterton.

 

1. Le centenaire du Monde comme il ne va pas de Chesterton, Père Ian Boyd, président

du G.K. Chesterton Institute for Faith & Culture ;

 

2. Présentation du premier numéro de la Chesterton Review en français et de l’association

des Amis de Chesterton par Daniel Hamiche ;

 

3. Présentation des parutions de l’année par Philippe Maxence

 

4. Questions et interventions de la salle.

Stand de l’association des Amis de Chesterton (librairie, possibilité d’adhésion et de renouvellement de son adhésion), et du G.K. Chesterton Institute for Faith & Culture.

 

21 h : Fin.

 

Renseignements : 01 53 68 99 72, amis.de.chesterton@free.fr

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 16:49

 

 

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C’est ce qu’affirme Alain de Benoist dans le dernier numéro d’Éléments (N° 137, octobre-décembre 2010) dans une présentation critique de quatre derniers ouvrages de Chesterton édités en langue française : Hérétiques, Orthodoxie, Utopie des usuriers et À bâtons rompus.

 

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Face au théoricien de la Nouvelle Droite, Chesterton apparaît évidemment comme un écrivain léger, qui « reste le plus souvent à la surface des choses ». Alain de Benoist lui reconnaît, en revanche, d’être « truculent, incisif, caustique, plein d’humour et d’énergie ». Néanmoins, la critique revient vite sous sa plume : les livres de Chesterton sont « une série de coups de vent, qui déblaient et font place nette, mais ne fournissent pas nécessairement des matériaux pour reconstruire. Sa critique du capitalisme, par exemple, est elle aussi bien superficielle. »

Tout n’est pas faux dans cette approche, à la fois sympathique et sévère, qui relève des traits justes, mais n’en tire pas forcément des conclusions pertinentes.

La légèreté de Chesterton, son humour, sa manière si particulière de balayer les idées fausses, sont indéniables. Indéniable également l’absence de théorisation de sa critique politique et économique. On peut même admettre que sa critique du capitalisme est « superficielle », mais encore faudrait-il s’astreindre à lire l’ensemble de ses écrits sur le sujet. Or Chesterton était principalement un journaliste dont les recueils d’articles forment plusieurs volumes, ce qui est loin de faciliter la tâche du critique.

À ceux qui, aujourd’hui comme hier – la critique n’est pas nouvelle –, estiment Chesterton peu profond, on citera seulement ce passage de la lettre de Valery Larbaud à Claudel : « Un mot çà et là montre qu’il est allé très loin dans une région qu’on lui croyait inconnue dix secondes auparavant ». Il faut du temps – et de la lecture – pour trouver sous la fantaisie du pudique Chesterton une pensée cohérente et profonde. On pourrait lui reprocher – ce qui rejoint le reproche de manque de théorisation – d’avoir caché ou noyé la cohérence de sa pensée et sa profondeur sous une avalanche de livres et de textes. Ici ou là, pourtant, pour reprendre les termes de Larbaud, des indices permettent de s’y retrouver.

Dans cet article, Alain de Benoist s’interroge également sur la pertinence du rapprochement Chesterton/Péguy (à ce sujet voir ICI). Il estime que c’est une erreur (mais sans dire pourquoi) et voit un rapprochement à opérer du côté de Bernanos et de Béraud. Mais l’un empêche-t-il les autres ? Il y a du Péguy en Chesterton, ne serait-ce qu’en raison de la proximité de leur itinéraire – ce qui ne rapproche pas Chesterton d’un Bernanos, par exemple. Mais il y a un certain Bernanos en Chesterton, dans sa critique de la modernité, de la technique, etc.

Quand Alain de Benoist définit Chesterton comme un « catholique anglais conservateur », le dernier terme fait forcément sursauter. Un peu plus, on verrait GKC, le « radical », en tory, ce qui serait singulièrement faire injure à la réalité historique. Ici le mot « conservateur » mériterait d’être précisé pour être bien compris. 

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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 10:14

 

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Après moult publications présentées ici, c’est la très sérieuse revue Études, revue des Jésuites, qui a recensé Hérétiques et Orthodoxie de Chesterton, sous la plume d’Adrian Grafe. Celui-ci n’hésite pas à présenter l’œuvre de l’écrivain anglaise comme « l’un des bijoux de la littérature et du catholicisme anglais ». S’il se montre réservé envers Hérétiques, qui lui semble trop dépendre de son époque et des polémiques du moment (ce qui est vrai en partie), Adrian Grafe présente ainsi Orthodoxie dont il résume à merveille le dessein profond :

« Dans Orthodoxie, “livre chaotique” selon l’aveu (désarmant et pas tout à fait vrai) de l’auteur lui-même, Chesterton justifie sa foi en s’appuyant sur l’émerveillement devant le monde dont la meilleure expression est, selon lui, le conte de fées. Là où les déterministes voyaient dans la création une répétition infiniment lassante, Chesterton voyait partout de la nouveauté et de la singularité, empreintes du Dieu créateur. Son émerveillement d’enfant, Chesterton le trouve d’abord chez Dieu : “notre Père est plus jeune que nous” ».

L’article dans son entier est disponible sur le site de la revue.

Signalons, car nous n’en avions pas eu connaissance en son temps (avril dernier), un autre article du même auteur, dans la même revue, consacré à l’édition du Robert Browning de Chesterton.

Bien qu’assez court, l’article nous apprend beaucoup sur les qualités de ce livre : « Cette biographie du “plus grand poète de la joie”, Robert Browning (1812-1889), fut d’abord publiée en 1903. G. K. Chesterton (1874-1936) n’était alors qu’un jeune écrivain peu connu, et l’éditeur, Macmillan, prenait un risque en demandant à un tel auteur de contribuer à sa série “Les hommes de lettres anglaises”. Contre toute attente, le livre rencontra un énorme succès. Cette biographie, ou monographie, comporte une dimension autobiographique, G. K. Chesterton y mettant beaucoup de lui-même ; le biographe, polémiste né, voyait sans doute dans l’immense combativité de R. Browning un reflet de la sienne. Poète lui-même, il analyse de façon passionnante, mais sans entrer dans les détails techniques, les qualités et bizarreries métriques et rythmiques de la poésie de R. Browning. »

 

 

N'oubliez pas de nous dire si vous venez à la Table-Ronde de jeudi prochain à l'Institut Catholique de Paris, de 18h00 à 21h00. Vous nous aiderez…

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 17:09

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La publication récente par les éditions Climats/Flammarion d’une nouvelle traduction d’Hérétiques et d’Orthodoxie nous permet de découvrir encore de nouveaux articles consacrés à Chesterton. Issu du travail précieux mené par Danièle Masson et l’équipe de L’Escritoire, le Réseau-regain vient de mettre en ligne sur son site Internet les critiques de Georges Leroy. Celui-ci nous propose son regard sur Chesterton à partir d’Orthodoxie, un regard qui semble reprendre mot à mot l'article de Patrick Kéchichian dans La Croix. Et que nous dit-il ? Voici le début de sa critique, le reste doit se lire ICI :

 

« Nous avons Péguy, l’Angleterre est riche de Chesterton et de la profondeur d’une pensée, éminemment claire, qui place l’homme du côté de sa vraie force: la faiblesse.

Même si on ne le sait pas toujours, le très Britannique Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) est bien l’un des maîtres à penser du XXe siècle: un maître singulier, irrécupérable. Généreux, fraternel, infatigable, il installe dans nos têtes rétives une inquiète connaissance, remplace la somnolence par l’éveil spirituel, les multiples figures du mensonge par l’unique vérité. Il démontre enfin que la vélocité de l’intelligence peut avantageusement se substituer au ronronnement des habitudes. Sa pédagogie est méthodique méthodique, imaginative, puissante sans être pesante, chevillée au bien-fondé de la leçon dispensée. D’un naturel jovial et optimiste, il nous invite à être confiants et plein d’audace – sachant que tous les mystères de la vie ne sont pas joyeux… Il insiste sur la nécessité de toujours considérer l’orgueil comme «une faiblesse de caractère », une manière d’«assécher le rire, l’émerveillement, l’énergie et l’esprit chevaleresque». Il dit aussi : «Si un homme veut élargir son univers, il doit sans cesse se rapetisser ». Superlativement anglais dans sa culture, ses références, son humour, Chesterton est universel par son catholicisme. À sa mort en 1936, Jorge Luis Borges l’avait bombardé «Père de l’Église» tout en faisant remarquer qu’il avait eu le mérite de sortir l’apologétique chrétienne du rôle purement défensif pour la retourner en arme offensive et polémique. Moins colérique que Bloy, il préfère l’argumentation courtoise aux violences de l’invective. Chevalier de la foi nullement égaré en son temps, il s’enchante sans cesse non pas de la rigidité du dogme romain, mais de son infinie souplesse, de sa surnaturelle adaptabilité à nos soucis quotidiens autant qu’à nos interrogations métaphysiques. »

 

Vous l’avez certainement remarqué, cet article met en parallèle Péguy et Chesterton, à l’instar de la Table Ronde de jeudi prochain à l’Institut Catholique de Paris. Nous ne saurons trop le répéter : il faut venir à cette soirée Chesterton. D’abord pour y entendre des orateurs Français et Américains qui vont évoquer les œuvres et les destins croisés de ces deux grands écrivains. Ensuite, parce que trois nouveautés seront mises en vente ce soir-là :

      le premier numéro de la version française de The Chesterton review, réalisée conjointement par The Chesterton Institute et l’association des Amis de Chesterton. À ce titre, il faut saluer dès maintenant le travail remarquable réalisé par Daniel Hamiche qui a passé plusieurs jours (et plusieurs nuits) à mettre au point ce premier numéro ;

      la parution dans une nouvelle traduction, augmentée de deux chapitres, de L’Église catholique et la conversion, un petit essai dans lequel le célèbre converti explique les raisons de rejoindre l’Église catholique. Brillant, profond, caustique et toujours juste ;

      enfin, un inédit en langue française, avec un conte écrit et illustré par Chesterton lui-même, comprenant le texte anglais et la version française : L’Inconvénient d’avoir deux têtes.

 

Pour nous aider, nous vous demandons juste une chose : nous indiquer, par un appel téléphonique au 01 53 68 99 72, ou par courrier électronique (amis.de.chesterton@free.fr), votre venue. L’entrée est libre et c’est sans engagement. Il s’agit juste d’une question d’organisation.

Nous attendons donc de vos nouvelles. À bientôt donc. Au 14 octobre, de toutes façons, à l’Institut Catholique de Paris, salle des Actes, 21 rue d’Assas 75006 Paris, de 18h00 à 21h00.

 

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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 08:40

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Dans son supplément encarté intitulé « Les Essentiels »,  La Vie du 23 au 29 septembre dernier a ouvert ses colonnes à Patrick Kéchichian.

Écrivain et critique littéraire, Patrick Kéchichian est notamment l’auteur d’un Petit éloge du christianisme, particulièrement bien enlevé, profond et atypique, évitant d’entrer dans les catégories trop faciles des chrétiens de droite ou de gauche, ces étiquettes séculières qui n’ont pas grand chose à voir avec la foi.

Patrick Kéchichian, qui avait déjà consacré à Chesterton un magnifique article d’une page dans La Croix, renouvelle l’exercice en le mettant en avant cette fois comme figure spirituelle.

Faut-il préciser que cet article est excellent ? La rencontre Chesterton/Kéchichian ne pouvait être qu’une rencontre de qualité, le dialogue de deux écrivains, et peut-être, de deux âmes. À des années de distances, à des décennies de distance même, ces deux convertis nous conduisent vers l’essentiel.

Dans La Vie, Patrick Kéchichian écrit très justement : « L’œuvre de Chesterton est pleine de ces affirmations qui invitent le lecteur à exercer sa raison, son intelligence, mais sur un mode méditatif. » On ne saurait mieux dire, en si peu de mots. Merci à Patrick Kéchichian, qui n’a pas hésité non plus à citer ce modeste blogue dévoué à notre écrivain. 

Confessons pourtant que notre « veille chestertonienne » a été prise en défaut puisque le même Patrick Kéchichian avait déjà évoqué l'auteur d'Orthodoxie sur le blog de La Procure le… 23 juin dernier. Il était question alors des ouvrages sur le cardinal Newman et Patrick Kéchichian opérait un rapprochement entre les deux célèbres convertis : « En un peu plus d’un siècle l’Angleterre a donné au catholicisme deux de ses génies : John Henry Newman (1801-1890) et Gilbert Keith Chesterton (1874-1936). Si dissemblables soient-ils, ces deux auteurs ont en commun, outre la conversion de l’anglicanisme à la religion romaine, un goût prononcé pour la spéculation intellectuelle. Le premier sera béatifié par Benoît XVI en septembre prochain, lors de la visite historique que le pape effectuera en Angleterre. Du second, on lira avec profit, bonheur et même jubilation, la toute nouvelle traduction, aux éditions Climats, de ces maîtres livres que sont Hérétiques et Orthodoxie, qui datent respectivement de 1905 et de 1908.
Avec le cardinal Newman, nous sommes évidemment dans un autre univers mental. Cependant, il serait injuste de ranger Chesterton dans la catégorie des ironistes ou des faiseurs de paradoxes tandis qu’on relèguerait le maître d’Oxford dans les rigidités de la hiérarchie ecclésiastique. La liberté de ton, le goût de la discussion, la place faite à l’affect et à la personnalité, donnent au contraire à l’œuvre newmanienne une présence et une humanité remarquables ».

Autant de bonnes raisons d'être présent à la Table-Ronde du 14 octobre prochain, de 18h00 à 21h00, à l'Institut Catholique de Paris. Sur le thème de l'« Urgence de la conversion », nous évoquerons Chesterton et Péguy, tout en célébrant aussi le centenaire de Comme le monde ne va pas et en présentant trois nouveautés exceptionnels. Pour nous aider, il suffit d'indiquer votre venue par un mot à amis.de.chesterton@free.fr

Alors, au 14 octobre ?

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 17:38
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Les éditions de l’Homme Nouveau viennent de publier en traduction française Small is toujours beautiful de Joseph Pearce. Anglais, enseignant aujourd’hui aux Etats-Unis, Joseph Pearce est l’auteur d’une magnifique biographie de Chesterton (Wisdom and Innocence), mais également de Hilaire Belloc, Tolkien et C.S. Lewis.

Small is toujours beautiful est, en revanche, un essai, qui reprend à nouveau frais les réflexions de l’économiste E.F. Schumacher qui publia en 1973 un essai qui allait connaître une renommée internationale : Small is Beautiful.

L’éditeur français présente ainsi le livre de Joseph Pearce :

« En 1973, l’économiste Ernst Friedrich Schumacher publiait Small is beautiful, un essai qui allait devenir non seulement un livre à succès, traduit dans une centaine de langues, mais un véritable slogan. Associant sagesse ancienne et économie moderne, vérités spirituelles et faits concrets, Schumacher offrait une vision rénovée de l’économie. Remettant en cause l’idolâtrie du gigantisme et du globalisme, il préconisait de nouveaux modes de production à la mesure de l'homme.

Avec Small is toujours beautiful, Joseph Pearce propose une approche renouvelée des idées de Schumacher, qu’il confronte aux problèmes actuels, notamment ceux posés par la mondialisation et le saccage de l'environnement. S’appuyant sur des exemples concrets, Pearce réactualise brillamment la pensée de Schumacher et démontre la pertinence pour le XXIe siècle d'"une économie à l’échelle de la famille". »

L’édition française comprend une préface inédite de l’auteur, écrite pour le public français, préface dans laquelle on apprend que Schumacher avait pensé intitulé son livre, L’économie chestertonienne.

Sous-titré « une économie à l’échelle de la famille », Small is toujours beautiful (372 pages, 29€) devrait être en vente lors de la Table-ronde sur « Urgence de la conversion à travers les itinéraires croisés de Chesterton et Péguy », le 14 octobre prochain, à l’Institut catholique de Paris.

Nous remercions ceux qui pourraient nous avertir et de leur venue à la Table-Ronde du 14 octobre en nous adressant simplement un courriel  : amis.de.chesterton@free.fr ou en téléphonant aux heures de bureau au 01 53 68 99 72.

 

Nous rappelons que nous présenterons ce soir-là trois nouveautés en plus du livre de Joseph Pearce :

 

– le premier numéro de la première revue française consacrée entièrement à Chesterton ;

– la publication dans une nouvelle traduction de L’Église catholique et la conversion de Chesterton ;

La publication d’un conte écrit et illustré par Chesterton : L’Inconvénient d’avoir deux têtes.

 

Rendez-vous donc le jeudi 14 octobre 2010 à la Salle des Actes de l’Institut Catholique de Paris, 21 rue d’Assas, 75006 Paris, de 18h00 à 21h00, pour la deuxième Rencontre Chesterton consacrée à l’urgence de la conversion, à travers les itinéraires croisés de Chesterton et Charles Péguy.

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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 16:47
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Alors que la guerre fait encore rage sur le continent, Chesterton publie en 1917 un livre intitulé A Short History of England. C’est, à vrai dire, un livre étrange, surtout aux yeux de n’importe quel historien professionnel. Écrit sur la demande, voire l’insistance des éditeurs, Chatto & Windus, le livre fut publié le 18 octobre 1917. Il fut dicté à Freda Spencer (plus tard Freda Bayley) qui, entre 1915 et 1916, assura le secrétariat de l’écrivain. Avec l’introduction et la conclusion, l’ouvrage comporte dix-huit chapitres qui, sur un total de 241 pages prétendent offrir un résumé de l’histoire de l’Angleterre.

 

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Chesterton développe dans ce livre une vision très personnelle de l'histoire de son pays, en saute des pans entiers, s’attarde longuement sur d’autres et, sinon dans l’introduction, parvient à ne pas évoquer le nom de la reine Victoria. Il attache évidemment beaucoup d’importance à l’histoire médiévale et n’hésite pas à ce sujet à faire de sa Petite histoire de l’Angleterre, un plaidoyer pour cette époque.

Une traduction française de ce livre parue en 1922, réalisée par Anne Osmont. Elle fut publiée dans la collection « Anglia » aux éditions G. Crès et Cie, déjà éditeur des Crimes de l’Angleterre et de La Sphère et la Croix, dans des traductions de Charles Grolleau. La version totalise 293 pages. Anne Osmont, née le 2 août 1872 à Toulouse et décédée le 13 mai 1953 à Paris, fut un écrivain versé dans l’occultisme qui écrivit ses Mémoires sous le titre : « Mes souvenirs, 50 années d’occultisme, mes voyages en astral ».

 

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Dans son introduction, Chesterton écrit notamment ceci : « On ne lui a pas appris (à l’homme du peuple) que le Moyen Age fut bourré du parchemin des chartes, que la société, jadis, fut surtout un système de chartes et d’un genre extrêmement intéressant pour lui ; le charpentier a entendu parler d’une charte donnée aux barons et faite surtout à leur profit ; le charpentier n’a entendu parler d’aucune des chartes données aux charpentiers, aux tonneliers, ni à tous les hommes de sa classe. »

C’est, on l’aura compris à ce mépris pour le moyen âge et pour ses libertés sociales qu’entend principalement (pas uniquement) répondre Chesterton. 

Une nouvelle traduction en français de ce livre est prévue et devrait paraître aux éditions de l'Age d'Homme.

 

 

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