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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 13:50

 

Nous prions les lecteurs de ce blogue consacré à Chesterton de bien vouloir pardonner le ralentissement actuel dans les mises à jour. Devant terminer un livre en urgence, je suis contraint de mettre au ralenti ma présence sur ce blogue. Cette situation explique également le retard pris par l’association pour la publication de son bulletin. En revanche, je peux vous assurer que la revue se prépare bien et que vous aurez un très beau numéro qui paraîtra de manière certaine au mois d’octobre prochain, à l’occasion du deuxième colloque que nous organisons en partenariat avec The Chesterton Institute.

Ce n’est pourtant pas une raison pour ne pas vous tenir au courant de l’actualité chestertonienne, en attendant de reprendre notre présentation de son œuvre.

 

Philippe Maxence

 

Valeurs actuelles a consacré, dans son édition du 27 mai, deux colonnes très bienvenues et signées Anne-Sophie Yoo, à la publication dans une nouvelle traduction d’Hérétiques et d’Orthodoxie :

« Comment être chrétien et administrer en même temps une bonne raclée aux progressistes de tout poil ? Facile, nous dira Gilbert Keith Chesterton (1874-1936), le génial auteur des désopilantes enquêtes du père Brown: en donnant de la joie aux victimes. Car ce sont bien des leçons de joie que contiennent Hérétiques (1905) puis Orthodoxie (1908), réédités chez Climats (Flammarion). Retrouver la foi à ce compte, c’est, en effet, retrouver tout bonnement le goût de vivre. Chesterton ferraille avec toute la générosité de sa nature contre les figures de l’intelligentsia britannique qui ont cédé au nouveau credo de l’époque : ne surtout croire en rien. Au cosmopolitisme antianglais de Rudyard Kipling, Chesterton répond : Qu’est-ce que le monde ? Un « endroit » à rallier en trois heures ou un « inconnu » plein de merveilles à découvrir juste à vos pieds ? Au surhomme nietzschéen qui fascine tant H.G.Wells, Chesterton oppose le surpassement, soit le courage, apanage du faible. Diagnostic commun à tous ces paradoxes : la notion de progrès évacue celle de progression morale. Quoi de plus extraordinaire alors que de dissiper ces paradoxes par un paradoxe encore plus grand : la croix du Christ. C’est précisément parce qu’il soutient à bout de bras la nature paradoxale du coeur humain que le christianisme permet de vivre. « Découvrir le moyen d’être en même temps charitable et sévère, voilà qui était anticiper sur un étrange besoin de la nature humaine. » Encore faut-il combattre pour réaliser cet équilibre suprême entre force et tendresse. Encore faut-il s’armer de l’humilité de l’enfant face au « mystère des limites illimitées » jalonnant sa route, écrivait Cristina Campo. Une vertu aujourd’hui sacrifiée aux vertiges de la satisfaction… illimitée. ».

Le même numéro signale la première édition en France de Mr. Take de J.B. Morton, au Dilettante. Le rapport avec Chesterton. Tout simplement que l’humour corrosif de Morton fut salué en son temps par G.K.C, comme le note d’ailleurs la recension de Valeurs actuelles : « En résumé, un livre salutaire. G.K. Chesterton, Evelyn Waugh, P.G.Wodehouse s’en sont régalés. La bêtise portée à son plus haut niveau d’incandescence n’épargne ni les nantis ni ceux que la vie a anéantis. »

Deux textes à lire sur le site de V.A.

De son côté, le mensuel du groupe Valmonde, Le Spectacle du Monde a salué également Chesterton, à travers un petit tour d’horizon :

« Le dernier auteur à la mode serait-il un certain Chesterton ? Depuis quelque temps, en effet, paraissent des livres ornés de cette signature. C’est d’abord Omnibus qui édite l’intégrale des histoires policières de son Father Brown puis Gallimard qui offre dans la petite collection du Cabinet des lettrés des petits ouvrages aussi soignés que les bijoux de la reine et là encore portant les initiales magiques de G.K C. Habitué de cet auteur, l’Age d’Homme vient de sortir un recueil d’articles truculents sous le titre A bâtons rompus, après avoir proposé l’an dernier un gros volume de contes. Toujours en 2009, les éditions de l’Homme Nouveau publiaient un inédit politique, Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste, et voici que ce petit éditeur récidive en offrant un autre texte de la même veine, tout aussi inédit en France : Utopie des usuriers. Dans le domaine des monographies littéraires, comment ne pas saluer le Browning de Chesterton proposé dans une édition raffinée par les éditions Le Bruit du temps ?

Mais la palme vient assurément d’être remportée par les éditions Climats. Dans une nouvelle traduction, l’éditeur propose  les deux essais « historiques » de Chesterton : Hérétiques et Orthodoxie. Le premier fut publié en 1905, dans une Angleterre bien tranquille et fit l’effet d’un raz-de-marée. Tranquillement, le jeune auteur dénonçait le philosophiquement correct de l’époque en discutant les maîtres à penser du jour comme des hérétiques. L’attaque fit mouche et on lui demanda de s’expliquer. Ce fut Orthodoxie, autre coup de canon et défense de la foi chrétienne traditionnelle à coups de paradoxes, de contes de fées et d’un humour plus décapant qu’une épée aiguisée.

Ces deux livres sont à nouveau disponibles après des années d’absence. L’auteur britannique, qui a fait l’objet d’un colloque au Collège des Bernardins en octobre dernier (un autre est en préparation pour la rentrée prochaine) et qui voit ses couleurs défendues par une compagnie d’aficionados  séduit encore et toujours par ce que Lucien d’Azay, le traducteur, appelle si justement « la cadence Chesterton ». Bienvenue en Chestertonie ! »

Faits et documents, la lettre d’information d’Emmanuel ratier, qui avait signalé le 15 mai l’existence de notre association des Amis de G.K. Chesterton, avait auparavant annoncé la parution aux éditions de l’Homme Nouveau d’un inédit de Chesterton en langue française : Utopie des usuriers.

Dans sa chronique économique, Jean Rouvière a évoqué très longuement « le réalisme économique et social de Chesterton » à l’occasion de la publication d’Utopie des usuriers. C’était dans Présent du 6 mai dernier. « Les livres de Chesterton, écrit-il, ne sont pas dessinés comme un jardin à la française, sa pensée n’a rien de la rigueur cartésienne, son style lui-même peut dérouter. (…) Mais ce livre de Chesterton, qui est un recueil de chroniques, est un livre de colère qui reste éclairant et réconfortant ».

Enfin, Causeur, la publication du site Causeur.fr d’Élisabeth Lévy publie deux pages d’un texte très personnel de Basile de Koch qui revient sur sa participation à l’émission d’Alain Finkielkraut, en compagnie du philosophe Jacques Dewitte. Un texte évidemment très personnel, décoiffant, hilarant par moment, tout en jouant sans en avoir l’air la gamme de la profondeur. Titre de l’article : Chesterton II (Finkielkraut remix). Vivement que le texte soit mis en ligne sur Causeur.fr
En attendant, Basile de Koch se montre un excellent ambassadeur de Chesterton.

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