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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 17:46

 

L’organisation d’une Table-ronde « sérieuse » sur l’urgence de la conversion à travers les itinéraires croisés de Chesterton et Péguy (voir ci-dessous) ne doit pas nous faire oublier les aspects plus communs de l’existence de l’auteur d’Orthodoxie. Un bon exemple de l’humour familier de GKC se trouve dans les noms qu’il attribua à ses animaux familiers, lui qui était un disciple de saint François d’Assise.

Relisant récemment pour un travail La Nouvelle Jérusalem, publié en Angleterre en 1920 (et en France en 1926 chez Perrin), j’ai été pris par le charme des premières pages.

Chesterton y conte son départ pour la Palestine alors sous mandat britannique et ses adieux aux éléments familiers de son existence quotidienne. « J’avais dit adieu à tous mes amis, confie-t-il, ceux du moins qui, comme moi, ont un nombre limité de jambes ; et rien de vivant ne restait, sauf un chien et un âne ». Le lecteur découvre alors à cet endroit les animaux familiers de l’écrivain où n’entre apparemment nul chat, contrairement à nombre d’éminents membres de la corporation des écrivains. Mais ce chien et cet âne n’arrivent évidemment pas dans ce récit sans raison profonde.

« Le lecteur sera surpris d’apprendre, écrit ainsi Chesterton, que mon premier sentiment d’amitié allait d’abord au chien ; je sais bien que je m’expose à un assaut d’esprit. Le chien ressemble assez à un âne ou à sa caricature en petit, avec sa grosse tête et ses longues oreilles noires ; mais, dans mon humeur présente, c’était plutôt un contraste moral qu’une comparaison pittoresque. Car le chien représentait mon foyer et tout ce que j’abandonnais à regret, surtout à cette époque. D’ailleurs il porte le nom de M. Winkle, l’hôte de Noël de M. Wardle, et il rappelle, en effet, Dickens par son mélange de domesticité et d’exubérance ».

Le chien de Chesterton s’appelait donc Winkle. Mais son âne ?

« Je lui ai donné le nom de Trotsky, explique-t-il plus loin, parce qu’il trotte rarement, mais se sauve ou reste immobile. Il se sauve dans le champ lorsqu’il faut l’attraper et reste immobile quand il est urgent de le faire marcher. Il brise aussi les palissades, mange les légumes, et remplit d’autres devoirs ; entre ses retards et ce qu’il détruit, il ruinerait un homme vraiment pauvre en un jour. »

 

Winkle et Trotsky, le chien et l'âne. Deux symboles pour Chesterton de la civilisation occidentale et de la civilisation orientale. 

 

Image-14-copie-1.png

 

Merci de nous indiquer votre venue en nous adressant un courriel : amis.de.chesterton@free.fr

 


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