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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 14:34
En 1920, G.K. Chesterton publie trois ouvrages qui sont The Superstition of Divorce, The Uses of diversity et The New Jerusalem. Le seul de ces ouvrages qui ne fut pas traduit en français est The Uses of diversity.

 

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The Superstition of Divorce est composé essentiellement d'articles parus à l’origine dans The New Witness en 1918 (numéros du 22 et 29 mars, des 5, 12 et 19 avril). Il s’agit d’un livre de circonstances, né à propos d’une controverse qui avait agité la presse anglaise en 1918. Aux cinq articles initiaux que l’auteur n’a pas remaniés, il a ajouté cependant quatre autres chapitres (dont une conclusion) pour étayer un peu plus ce qu’il avait, dans les articles en question, asséné sans autre forme d’argumentation.

Dans sa conclusion, Chesterton spécifie bien le genre du livre. Il s’agit d’un pamphlet et, ajoute-t-il, « Un pamphlet doit donc être démodé le plus tôt possible. Il ne peut survivre que s’il ne réussit pas. Les pamphlets qui ont réussi sont nécessairement ennuyeux ; je n’ai pas grand espoir que le mien réussisse bien que je suppose qu’il soit assez ennuyeux pour cela ».

De fait, ce pamphlet n’a pas réussi, ni en Angleterre, ni en France et il conserve donc une certaine actualité.

Dans cet ouvrage, Chesterton n’aborde pas principalement le mariage chrétien. Il défend surtout le point de vue que la destruction de la famille entraîne la dislocation de la société. Même si presque tout le monde présente le divorce comme un échec, Chesterton estime que le monde moderne a commencé à présenter le divorce comme une liberté. Il pense que les hommes qui refusent habituellement le suicide devraient également refuser le divorce qui est aussi la fin d’une vie, celle de la famille.

Mais plus encore que de mettre en cause le divorce, il défend la famille, car si le premier est un effet et la privation d’un bien, la seconde est réellement un bien. Non seulement parce qu’elle permet à l’humanité de se renouveler, mais aussi parce que la famille est le plus grand refuge pour la liberté. Il l’avait déjà dit d’une autre manière dans Le Monde comme il ne va pas, en qualifiant la famille d’« institution anarchique par excellence ». Il s’en expliquait ainsi :

«  C’est-à-dire qu’elle est plus ancienne que la loi, et qu’elle se tient à l’écart de l’État. De par sa nature, elle est revigorée ou corrompue par des forces indéfinissables issues de la coutume ou de la parenté. Cela ne veut dire pour autant que l’État n’ait pas autorité sur les familles : dans de nombreux cas qui sortent de l’ordinaire, on a recours, et il le faut, à cette autorité de l’État. Toutefois, l’État n’a pas accès à la plupart des joies et des chagrins familiaux, ce n’est pas tant que la loi ne doive pas interférer mais plutôt qu’elle ne le peut. ».

Le même thème est repris et développé dans The Superstition of Divorce quand Chesterton écrit, par exemple :

« Par son pouvoir sans frein, la plus ancienne des institutions humaines rappelle l’anarchie. Seule, parmi toutes les autres, elle commence par une attraction spontanée et, on peut dire au sens le plus strict du mot, sans idée sentimentale, qu’elle est fondée sur l’amour et non sur la peur. Si l’on essaye de la comparer aux institutions coercitives qui rendent l’histoire moderne si compliquée, on arrive à des déductions absolument contraires à la logique. Elle est aussi unique qu’elle est universelle. Rien dans les autres rapports sociaux ne se peut comparer à l’attraction mutuelle des sexes. En négligeant ce simple point, le monde moderne est tombé dans mille extravagances. »

 

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L'édition anglaise de 1920

 

 

The Superstition of Divorce fut publié le 29 janvier 1920  chez Chatto & Windus et la même année, chez John Lane Company, à New York, pour l’édition américaine. Voici le sommaire de ce livre : 

 

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L'édition américaine de 1920

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