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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 00:02
Nous avons évoqué jusqu’ici les premiers livres de Chesterton, entre 1900 et 1903. Nous continuons en abordant l’année 1904 et la parution de deux ouvrages : une étude sur le peintre G.F. Watts et un roman, Le Napoléon de Notting Hill. Rappelons que l’année précédente, Chesterton faisait paraître sa  première biographie qui était aussi son premier véritable livre, écrit en tant que tel et non pas une collection de textes divers (voir ICI).
G.F. Watts est le livre d'un homme qui est lui-même un artiste ou qui, pour le moins, a reçu une éducation artistique lors de son passage à la Slade School. Ce livre dans lequel Chesterton évoque "la spirituelle et symbolique histoire des couleurs" paraît en mars 1904, avec 37 reproductions du peintre. Dans l'édition américaine éditée par Rand, McNally & Company, l'ouvrage contient 146 pages. Il ne semble pas avoir été traduit en français.
Mais le grand livre de cette année-là, c'est Le Napoléon de Notting Hill. Il est publié le 22 mars à la Bodley Head Ltd, par l'éditeur John Lane. Le dépot légal sera effectué ou du moins daté du 22 avril 1904. Selon Max Ribstein, le livre comporte 290 pages dans sa première édition, en raison des caractères utilisés. L'édition américaine de la même année (John Lane Company, New York) est de 301 pages, avec les sept illustrations de W. Graham Robertson ainsi que la carte des batailles (voir ci-dessous), présentes dans l'édition anglaise.
Le Napoléon est organisé en cinq livres, composé chacun de trois chapitres.





Livre I

1- Remarques préléminaires sur l'art de prophétiser
2- L'Homme à l'habit vert
3- La colline de l'humour

Livre II
1- La Charte des cités
2- Le conseil des prévôts
3- Un lunatique fait son entrée

Livre III
1- De l'état d'âme d'Adam Wayne
2- Le remarquable M. Turnbull
3- L'expérience de M. Buck

Livre IV
1- La bataille des Réverbères
2- Le correspondant du "Journal de la Cour"
3- La grande armée de South Kensington

Livre V
1- L'Empire de Notting Hill
2- La dernière bataille
3- Deux voix

Le livre est dédié à Hilaire Belloc à travers un poème de cinq strophes de huit vers. En voici la première et la dernière strophe dans la traduction donnée par Jean Florence pour Gallimard :

"Pour chaque ville, pour tout endroit,
Dieu fit les étoiles spécialement.
Les enfants les regardent d'un air effaré,
Les voyants prises dans les branches d'un arbre.
Vous avez vu la lune du haut des dunes du Sussex,
Une lune de Sussex que nul encore n'avait explorée;
Celle que je vis était urbaine,
C'était le plus grand des réverbères de Campden Hill.



(…)

Loin de vos plateaux ensoleillés,
J'ai vu la vision : Les rues que je suivais,
Ces rues droites et éclairées fuyaient, et rejoignaient
Les rues étoilées qui vont vers Dieu.
Cette légende d'une heure épique,
Enfant, je la rêvai, et je la rêve encore
Sous le grand et gris Château-d'Eau
Qui, dressé sur Campden Hill, atteint les étoiles".



Le Château d'Eau est un élément central de ce roman, lieu d'une bataille épique et grandiose. Dès la première page de son autobiographie, Chesterton évoque Kensington et la colline de Campden puisque la chapelle Saint-George dans laquelle il fut baptisé se trouvait face à ce Château-d'Eau. G.KC. précise à ce sujet : "Je n'entends attacher aucune signification spéciale à une relation possibles entre les deux édifices; je vais plus loin : je nie avec indignation que cette église ait été choisie tout exprès parce qu'il fallait toute la pression des eaux de la banlieue ouest pour faire un bn chrétien du petit enfant que j'étais".
N'empêche ! Chesterton précise bien que "la haute tour du réservoir était appelée à jouer un rôle dans la vie".
À suivre…


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