12 décembre 2008
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Après une courte préface, Chesterton propose neuf chapitres qui, à la fois, révèlent l’aspect surprenant du livre et donne une idée du sujet abordé. Il existe pour le livre dans son intégralité deux traductions françaises. La première est de Charles Grolleau et elle date des années 20. Elle est accompagnée d’une préface du Père Joseph de Tonquédec, célèbre jésuite, passionné par Chesterton, auquel il consacrera un ouvrage. De couverture marron, cette édition paraît chez « L. Rouart et J. Watelin, éditeurs, 6 place Saint-Sulpice, Paris VIe ». Charles Grolleau propose comme traduction des titres de chapitre :
I– Introduction
II– Le fou
III– Le suicide de la pensée
IV– L’éthique du pays des fées
V– Le drapeau du monde
VI– Les paradoxes du christianisme
VII– L’éternelle révolution
VIII– Le romantisme de l’orthodoxie
IX– Autorité et aventure
Une autre traduction française paraît en 1984 aux éditions Gallimard, dans la collection Idées. Elle est l’œuvre d’Anne Joba, qui traduit un peu différemment certains chapitres. Ce qui donne pour la table des matières :
I– Introduction
II– Le dément
III– Le suicide de la pensée
IV– Ethiques au royaume des elfes
V– Le drapeau du monde
VI– Les paradoxes du christianisme
VII– La révolution éternelle
VIII– Le roman de l’orthodoxie
IX– L’autorité et l’aventurier
Le plus simple, certainement, est de donner le sommaire en langue anglaise :
I. Introduction in Defence of Everything Else
II. The Maniac
III. The Suicide of Thought
IV. The Ethics of Elfland
V. The Flag of the World
VI. The Paradoxes of Christianity
VII. The Eternal Revolution
VIII. The Romance of Orthodoxy
IX. Authority and the Adventurer
Comme il arrive souvent les traductions françaises ne reprennent pas la préface de l’auteur (c'est le cas aussi de certaines éditions anglaises). Celle d’Orthodoxy, dont nous livrerons bientôt aux abonnés à la Lettre d'information [Un conseil : abonnez-vous, c'est gratuit. Voir ci-contre] une traduction, est intéressante. De manière anecdotique d’abord, en ce qu’elle associe Hérétiques et le nouveau livre qui vient de paraître, en parlant de « compagnon ». De manière plus profonde, puisque Chesterton n’hésite pas à présenter ce livre comme un ouvrage très personnel, qui n’explique pas les raisons universelles de croire au christianisme, mais ses propres raisons à lui d’y croire. De ce fait, les premières lignes du premier chapitre (Introduction) sont beaucoup plus compréhensibles quand il écrit :
« La seule excuse que je puisse donner pour avoir écrit ce livre c’est qu’il répond à un défi. Un escrimeur médiocre s’honore en acceptant un duel. Quand, il y a quelque temps, j’ai publié une série d’articles hâtivement écrits mais sincères, sous le titres de « Hérétiques », plusieurs écrivains dont l’intelligence m’inspire un profond respect (je citerai en particulier M. G.S. Street) dirent que j’avais amplement raison d’inviter tout le monde à donner sa théorie de l’univers mais que j’avais soigneusement évité d’appuyer mes préceptes par l’exemple. “Je commencerai à me fatiguer de ma philosophie, a dit M. Street, quand M. Chesterton m’aura donné la sienne”. C’était là peut-être faire une imprudente suggestion à quelqu’un qui n’est que trop prêt à répondre par des livres à la provocation la plus légère. Mais, après tout, bien que M. Street soit l’inspirateur, le créateur de ce livre, il n’est pas nécessaire qu’il le lise. S’il le lit, il trouvera que j’ai essayé dans ces pages, d’une façon imprécise et toute personnelle, par un choix de peintures mentales plutôt que par une série de déductions, d’exposer la philosophie à laquelle je suis arrivé à croire. Je ne l’appellerai pas ma philosophie, car je ne l’ai pas faite. Dieu et l’humanité l’ont faite et elle m’a fait moi-même » (traduction Grolleau).
