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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 00:39
Quelles sont les grandes parties de ce livre. Au nombre de cinq, elles sont précédées d’une dédicace et suivies de « Trois notes » concernant « le vote des femmes » ; « De la propriété dans l’éducation » ; « De la propriété paysanne ».
La première partie porte sur « Le nomadisme de l’homme ». Chesterton y développe sa vision de la propriété privée et de la famille tout en se détachant du scientisme sociologique. Dans la deuxième partie, il s’en prend à l’impérialisme et défend l’idée des petites patries. Cette partie est très exactement intitulée : « Impérialisme : l’erreur sur l’homme ». La troisième partie est son pendant naturel : « Féminisme : l’erreur sur la femme ». En dénonçant le féminisme, ce qui le classe dans le camp des réactionnaires, Chesterton élève en fait une ode à la dignité de la femme et à son rôle primordiale dans la société humaine. La quatrième partie découle en quelque sorte des deux précédentes et concerne directement l’éducation. Elle est intitulée : « L’éducation : l’erreur sur l’enfant ». Enfin la cinquième partie termine l’ouvrage, sous le titre « La maison de l’homme ». C’est à la fois un rappel des grandes idées contenues dans le livre et une défense très claire des points essentiels de la vision sociale de l’auteur. La conclusion proprement dite s’achève par un magnifique passage qui partant de l’image d’une petite fille exprime l’idéal social de l’auteur :
« Il y a quelques temps, certains docteurs et autres personnes que la loi moderne autorise à régenter leurs concitoyens moins huppés, décrétèrent que toutes les petites filles devaient avoir les cheveux courts. J'entends par là, bien entendu, toutes les petites filles dont les parents étaient pauvres. Les petites filles riches ont, elles aussi, de nombreuses habitudes très peu salubres, mais il faudra du temps avant que les docteurs tentent d'y remédier par la force. La raison de cette intervention était que les pauvres vivent empilés dans des taudis tellement crasseux, nauséabonds et étouffants, qu'on ne peut leur permettre d'avoir des cheveux car cela veut dire qu'ils auraient des poux. Voilà pourquoi les docteurs ont proposé de supprimer les cheveux. Il ne semblerait pas qu'il soit même venu à l'esprit de supprimer les poux. C'est pourtant possible. (…) Cette parabole, ces dernières pages, et mêmes toutes ces pages, visent à démontrer que nous devons tout recommencer, à l'instant, et par l'autre bout. Je commencerai par les cheveux d'une petite fille. Si mauvais que soit le reste, la fierté d'une bonne mère pour la beauté de sa fille est chose saine. C'est l'une de ces tendresses inaltérables qui sont les pierres de touche de toutes les époques et de toutes les races. Tout ce qui ne va pas dans ce sens doit disparaître. Si les propriétaire, les lois et les sciences s'érigent là-contre, que les propriétaires, les lois et les sciences disparaissent. Avec les cheveux roux d'une gamine des rues, je mettrai le feu à toute la civilisation moderne. Puisqu'une fille doit avoir les cheveux longs, elle doit les avoir propres; puisqu'elle doit avoir les cheveux propres, elle ne doit pas avoir une maison mal tenue; puisqu'elle ne doit pas avoir une maison mal tenue, elle doit avoir une mère libre et détendue; puisqu'elle doit avoir une mère libre et détendue, elle ne doit pas avoir un propriétaire usurier; puisqu'elle ne doit pas avoir une propriétaire usurier, il doit y avoir une redistribution de la propriété; puisqu'il doit y avoir une redistribution de la propriété, il doit y avoir une révolution. Cette gamine aux cheveux d'or roux (que je viens de voir passer en trottinant devant chez moi), on ne l'élaguera pas, on ne l'estropiera pas, en rien on ne la modifiera; on ne la tondra pas comme un forçat. Loin de là. Tous les royaumes de la terre seront découpés, mutilés à sa mesure. Les vents de ce monde s'apaiseront devant cet agneau qui n'a pas été tondu. Les couronnes qui ne vont pas à sa tête seront brisées. Les vêtements, les demeures qui ne conviennent pas à sa gloire s'en iront en poussière? Sa mère peut  lui demander de nouer ses cheveux car c'est l'autorité naturelle, mais l'empereur de la Planète ne saurait lui demander de les couper. Elle est l'image sacrée de l'humanité. Autour d'elle l'édifice social s'inclinera et se brisera en s'écroulant; les colonnes de la société seront ébranlés, la voûtes des siècles s'effondrera, mais pas un cheveu de sa tête ne sera touché. »

À suivre…

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