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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 12:36

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La dernière parution d’un ouvrage de G.K. Chesterton n’est vraiment pas cher : 2€, autant dire presque rien. Sous le titre Le Secret du père Brown et autres nouvelles, Le Livre de poche vient de rééditer ce petit livre de 126 pages, déjà paru en 1991. Cette édition comprend quatre nouvelles des fameuses histoires du père Brown :

 

L’homme invisible, extrait de L’Innocence du père Brown (ou dans le titre français le plus courant, La Clairvoyance du père Brown) ;

La ruelle mystérieuse, extrait de La Sagesse du père Brown (nouvelle connue aussi sous le titre L’homme dans le passage plus conforme au titre original anglais The Man in The Passage);

Le livre maudit, extrait de Le Scandale du père Brown;

Le secret du père Brown, extrait du recueil éponyme.

 

Cette édition se remarque aussi par la qualité de la préface du traducteur, Claude Caillate ainsi que par le jeu des notes qui, sans jamais alourdir la lecture, permettent de mieux en saisir la finesse ainsi que la raison de telle image, tel sous-entendu ou tel nom.

Dès la préface, très vivante et très renseignée, Claude Caillate donne au lecteur un clé pour comprendre un sous-entendu de la nouvelle intitulée Le livre maudit. Chesterton y fait mention d’un professeur Openshaw, référence à peine voilée à son vieil ami du temps de Saint Paul School, Lucian Oldershaw dont il faudra bien que nous parlions un jour puisque les deux hommes restèrent liés jusqu’à la mort de GKC.

Parmi les notes, prenons simplement l’exemple de celle qui dans la nouvelle L’homme invisible explique la construction binaire adoptée par l’auteur : « Tout le passage obéit à un rythme binaire qui associe bleu et rouge, vert et or, lumière et passion, enfance et jeunesse. Et si rien ne correspond au gâteau de mariage, c’est bien entendu parce qu’il domine tout le reste, tant par sa position dans la vitrine que par la valeur symbolique qu’il a pour le héros ».

 

Tout cela concourt donc à faire de ce petit volume très accessible une bonne nouvelle dans l’édition des œuvres de Chesterton.

 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 10:08

et souvenir du premier colloque Chesterton organisé à Paris en 2009 par le Chesterton Institute et l'Association des Amis de Chesterton : 

 

Merci à nos amis Américains du Chesterton Institute.

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 10:42

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Il y aura donc en ce printemps 2011 non pas seulement un bourgeon, mais une véritable fleur sur le tronc en croissance des traductions françaises de Chesterton. On nous annonce ainsi du côté de la rue Sébastien-Bottin l’arrivée prochaine du William Blake de Chesterton. Pour parler comme il se doit de ce livre, il faudrait commencer exactement comme Chesterton lui-même débute ce livre :

 

« William Blake would have been the first to understand that the biography of anybody ought really to begin with the words, « In the beginning God created heaven and earth. »

 

« William Blake aurait été le premier à comprendre qu’une biographie, n’importe quelle biographie, devrait vraiment commencer par les mots : “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. »

 

N’étant pas Chesterton, nous ne parlerons pas ainsi de ce Blake et nous nous contenterons pour l’heure d’en dire un peu plus sur cette nouvelle édition.

Annoncée pour le 14 avril prochain, elle prendra place dans la superbe petite collection du « Cabinet des lettrés », publiée par « Le Promeneur » chez Gallimard. C’est un gage, la certitude d’un livre réussi, d’un texte déposé dans un petit écrin associant la simplicité et la qualité. Avec cette collection, nous avons toujours l’assurance d’une belle réussite graphique.

Ce William Blake s’y insère comme le quatrième volume chestertonien après la parution de nouvelles : en 2008, sous le titre de L’Assassin modéré suivi de l’homme au renard, puis en 2009, du Meurtre des piliers blancs et des Arbres d’orgueil, là aussi deux recueils de nouvelles.

C’est donc la première biographie signée Chesterton qui entre dans ce cabinet si particulier.

Mais biographie est-il vraiment le mot ? Paru à l’origine en 1910 alors que son auteur n’a que 36 ans, son William Blake n’est qu’une biographie à la manière de Chesterton. Pratiquement pas de date, un incessant va-et-vient entre différentes périodes de la vie du personnage, des comparaisons parfois surprenantes et, pourtant, une étonnante étude de caractère où la psychologie du sujet ressort avec une alacrité foisonnante, à travers un texte mené tambour battant.

Certes, ce William Blake est le Blake de Chesterton, ou, peut-être plus encore, est-ce Chesterton se reflétant dans la vie et les œuvres de Blake. Un fait moins gênant pour nous aujourd’hui, certainement, que pour les lecteurs de 1910. Eux cherchaient à en savoir davantage ou mieux sur Blake. Avouons-le : nous, nous cherchons surtout à en savoir davantage sur Chesterton, c’est-à-dire à le lire encore plus. Et, là, nous ne serons pas déçus.

En lisant ce Blake, il ne faut pas oublier, en effet, que celui qui écrit est un ancien étudiant de la Slade School of Art. Félix Slade savait-il que l’argent qu’il laissait servirait à fonder en 1871 une école d’art qui porterait son nom et qui abriterait en son sein, de 1892 à 1895, un étrange étudiant appelé à s’illustrer – le terme s’impose ici doublement – comme écrivain ? Peu importe, au fond ! Il est sûr, en revanche, que même s’il n’a pas continué dans ce domaine, le jeune Gilbert Keith a retenu les leçons de ses maîtres et professeurs. Et, pour comprendre le peintre Blake, pénétrer dans la psychologie en la redessinant au besoin à sa guise, il n’y avait pas mieux qu’un auteur au moins un peu avisé de ce qu’est la peinture.

Mais William Blake n’était pas seulement un peintre, c’était aussi un poète. Rassurez-vous : c’est exactement ce que démontre Chesterton, là encore suffisamment poète lui-même pour trouver le chemin qui mène au mystère de Blake.

Terminons par un mot sur cette édition. La traduction est signée Lionel Leforestier qui a déjà assuré celle des précédents livres de Chesterton au « Cabinet des Lettrés ». C’est un gage de sérieux. Et, de fait, cette traduction se lit très facilement et rend bien la tonalité chestertonienne. Comme dans l’édition anglaise d’origine, plusieurs œuvres de Blake sont reproduites dans les 170 pages qui composent ce livre. Son prix devrait être de 16,50€. En tous les cas, ne manquez pas ce petit livre. 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 08:28

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On l'oublie trop souvent : Chesterton fut un merveilleux critique littéraire, même si l'on n'est pas obligé de le suivre dans chacun de ses jugements. Dans plusieurs ouvrages, il a réuni des critiques de livres, qui sont autant d'exploration à la Chesterton de l'univers d'un écrivain. Dans Twelve Types, paru en 1902 (voir notre présentation ICI) on trouve un texte sur Charlotte Brontë. Le miracle d'internet fait que la traduction de ce texte, dont nous reproduisons ci-dessous seulement le début, se trouve en allant sur WiKilivres. Merci donc à « Marc » pour sa traduction mise à la disposition de tous les lecteurs. 

 

On soulève souvent des objections contre la biographie réaliste parce qu’elle révèle beaucoup de choses importantes et même sacrées de la vie d’un homme. La véritable objection se trouverait plutôt dans le fait qu’elle révèle d’un homme les points précis qui sont sans importance. Elle révèle, met en avant et souligne précisément ces choses de la vie d’un homme dont cet homme lui-même est entièrement inconscient ; sa classe sociale précise, la condition de ses ancêtres, l’endroit où il est en ce moment. Ce sont des choses qui, à proprement parler, n’entrent jamais dans le champs de vision humain. Elles ne viennent pas à l’esprit d’un homme ; on pourrait dire, avec une vérité presque égale, qu’elles ne se produisent pas dans la vie d’un homme. Un homme ne se pense pas plus lui-même comme le locataire de la troisième maison d’une rangée de pavillons à Brixton, qu’il ne se pense comme un animal étrange à deux jambes. Quel était le nom d’un homme, quel était son revenu, avec qui s’est-il marié, où vivait-il, ce ne sont pas là des choses sacrées ; ce sont des choses sans pertinence.

Le cas des Brontë en est un exemple très convaincant. Les Brontë sont dans la situation de la dame folle d’un village de campagne ; ses excentricités constituent une source intarissable de conversations innocentes pour ce cercle excessivement léger et bucolique qu’est le monde littéraire. Les très glorieuses commères de la littérature, comme M. Augustine Birell et M. Andrew Lang, ne se fatiguent jamais de collecter tous les aperçus, toutes les anecdotes, tous les sermons, tous les points de vue accessoires, toutes les vétilles et peccadilles dont on pourra faire un musée Brontë. Elles sont les auteurs victoriennes les plus personnellement discutées, et les feux de la rampe de la biographie ont laissé peu de recoins obscurs dans la sombre et vieille maison du Yorkshire. Et pourtant, la totalité de cette investigation biographique, quoique naturelle et pittoresque, ne convient pas totalement aux Brontë. Car le génie des Brontë était par-dessus tout destiné à proclamer la suprême inimportance des apparences. Jusqu’alors, on pensait que la vérité se trouvait toujours plus ou moins dans le roman de mœurs. Charlotte Brontë galvanisa le monde en montrant qu’une vérité infiniment plus ancienne et plus élémentaire pouvait être transmise par un roman dans lequel aucun personnage, bon ou mauvais, n’a les moindres mœurs. Son œuvre représente la première grande affirmation que la vie monotone de la civilisation moderne est un déguisement aussi tapageur et trompeur que le costume d’un bal-masqué. Elle a montré que des abimes pouvaient se trouver dans une gouvernante et des éternités dans un manufacturier ; son héroïne est la vieille fille ordinaire, avec une robe de mérinos et une âme de feu. Il est significatif de remarquer que Charlotte Brontë, suivant consciemment ou inconsciemment la grande tendance de son génie, fut la première à enlever à l’héroïne non seulement l’or et les diamants artificiels de la santé et de la mode, mais même l’or et les diamants naturels de la beauté physique et de la grâce. Instinctivement, elle a senti que tout le dehors devait être enlaidi, pour que tout l’intérieur puisse être sublimé. Elle a choisi la plus laide des femmes dans le plus laid des siècles, et a révélé en eux tous les enfers et les paradis de Dante.

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 10:33

Nous avons publié hier une critique parue dans La Revue anglo-américaine avant-guerre et qui concernait la Petite histoire de l'Angleterre de Chesterton. Voici un deuxième exemple de ce que l'on pouvait lire dans cette revue qui prit fin en 1926 et dont el flambeau fut assuré par les Études anglaises. Il s'agit cette fois d'une critique du livre publié en français sous le titre Les contes de l'arbalète.

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 14:08

Publiée par les Presses universitaires de France, la Revue Anglo-américaine parut de 1924 à 1936. Elle sera suivie en 1937 par les Études anglaises qui entend occuper un créneau similaire et qui existe toujours. On trouve plusieurs articles consacrés à des livres de Chesterton dans la Revue Anglo-Américaine. Voici, à titre d’exemple, la reproduction de celui qui fut publié, sous la signature de Pierre Janelle, dans le recueil de la revue datée d’octobre 1925 à août 1926. Il concerne la Petite histoire de l'Angleterre que nous avons déjà évoquée ici

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 08:18

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Paru en 1920, The New Jerusalem (voir nos présentations Ici, et ) n’est pas le dernier récit de voyage de GK. Chesterton. À la fin de 1920 et au début 1921, il se rendit pour une tournée de conférences aux Etats-Unis. Accompagné de son épouse, Frances, c’était la première fois qu’il mettait le pied en Amérique et il ne partait pas sans préjugés.

Vu de près, le pays lui plut et il trouva dans le jeune peuple des États-Unis plusieurs aspects qui le ravirent. Il donna tout un ensemble de conférences à travers le pays, avec plus ou moins de succès selon les endroits. Mais toujours le personnage de Chesterton attirait. Ses livres étaient des best-sellers et les Américains découvraient l’écrivain en chair et en os, avec sa corpulence impressionnante, son humour qui permettait facilement de mettre l’auditoire dans sa poche et ses dons de répartie toujours aussi puissants. New York, notamment, lui fit un triomphe.

Pour The New Witness, il consacra à ce voyage une série d’articles qui furent réunis en volume sous le titre What I Saw in America.

Auteur anglais, qui découvre la jeune République des États-Unis, ancienne colonie britannique, Chesterton se plait dans ce livre à comparer les deux peuples et à noter leurs différences. Le but de la manœuvre, si l’on peut dire, n’est absolument pas d’établir une hiérarchie entre les deux peuple, mais d’affirmer, au contraire, que chaque pays est unique et qu’il convient de préserver son identité, ses qualités, ses coutumes et ses traditions, voire ses défauts. Concernant les États-Unis, Chesterton note qu’il s’agit de la seule nation qui fut fondée sur une foi et que cette foi consiste dans la croyance en l’égalité des hommes, ce qui fait de ce pays une nation proprement religieuse. Il s’interroge aussi sur le patriotisme américain, difficilement définissable, point d’ancrage d’immigrés venus d’un peu partout dans le monde. Il s’attarde aussi sur la sociabilité américaine qui comme le Niagara ne s’arrête jamais.

Le livre paru en septembre 1922 en Angleterre chez « Hodder and Stoughton ». Le même mois l’édition américaine paraissait chez « Dodd, Mead and Company ». Le livre comprend dix-neuf chapitres dont voici la table des matières :

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 08:32

 

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Toujours aussi active, l’American Chesterton Society annonce qu’elle tiendra en août prochain (du 4 au 6 août exactement) sa trentième conférence annuelle G.K. Chesterton. Le thème général de cette rencontre est « Poet and Prophet ». Le programme annonce la présence de plusieurs intervenants dont Christopher Check, Pasquale Accardo, Robert Moore-Jumonville, Carl Hasler, Redd griffin, Tod Worner, Eleanor Donlan et, bien évidemment Dale Ahlquist, président de l’American Chesterton Society. Les intervenants parleront bien sûr de Lepanto, de La Ballade du Cheval Blanc, les grands poèmes épiques de Chesterton mais aussi de Chesterton comme « franciscain thomiste » ou comme « thomiste franciscain ». Clou de la rencontre, la pièce de Chesterton, Magic, sera jouée à cette occasion.

En attendant ce rendez-vous estival, signe de l’intérêt que suscite encore aujourd’hui l’œuvre si riche de Chesterton, l’American Chesterton Society vient de publier un numéro important de sa publication, le Gilbert Magazine, lequel est entièrement consacré au distributisme. Réalisé en collaboration avec  The Distributist Review, les articles évoquent différents aspects de ce courant politico-économique qui s’insère dans la pensée sociale catholique.

Introduit par un éditorial de Dale Ahlquist, « What’s Wronf With The World (and How to fix It) », ce numéro passionnant propose les contributions de Thomas Storck (What’s the Use of Having Stuff Anyway ?), de Donald P. Goodman III (Distributism and marxism), de Richard Aleman (Seeking the Distributist Solution; Tell It Like It Is; An Interview with Dr. William E. Fahey; The D. Pac), de David W. Cooney (Understanding Subsidiarity), de John Médaille (A Distributist Banking System), de Bill Powell (Make Your Backyard a Forest Garden), de G.K. Chesterton (The Guid Idea, The Guild Possibility) et de Ryan Grant (Distributist Education). Plusieurs encadrés offrent des extraits de textes de Chesterton sur le distributisme lui-même, l’usure, le capitalisme.

C’est un numéro très riche et très intéressant qui contient notamment les présentations de deux livres récents sur le distributisme : Toward a Truly Free Market : A Distributist Perspective on the Role of the State, Taxes, Health Care, and More du professeur John Médaille et The Church and The Libertarian de Christopher A. Ferrara, chroniqueur de The Remnant. La perspective générale du numéro n’est donc pas seulement historique, ni même principalement. Tout au contraire, il s'agit de montrer l’actualité du courant distributiste au plan de la critique du système libéral, de son présumé opposant qu’est le socialisme étatique mais également au plan de l’action politique elle-même. Dans ce sens, l’article de Richard Aleman, « The D-Pac », qui présente la révolution Red Tory menée efficacement sous la houlette de Phillip Blond en Grande-Bretagne dans le sillage du parti conservateur ou sur les possibilités offertes aux États-Unis à travers l’émergence des Pac (Political action committees), est particulièrement pertinent. Un numéro à lire sans aucun doute pour tous ceux qui s’intéressent à ces questions. 

 

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 10:15

Après avoir publié (Ici et ) le portrait que donnait de Chesterton Jean-Louis de La Verdonie dans La Revue d'Apologétique de novembre 1934 nous reproduisons ci-dessous celui qu'il offrait, dans le même article, d'Hilaire Belloc. 

 

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 10:11

Nous avons commencé hier à publier l'article de Jean-Louis de La Verdonie, publié  dans La Revue d’Apologétique de novembre 1934. En voilà la suite. 

 

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