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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 11:08

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Le 14 octobre 1905, Chesterton commence sa collaboration à The Illustrated London News, un magazine anglais destiné au grand public (voir ICI, ). Sous le titre « Serious Things in Holiday Time London », ce premier article évoque notamment la poésie de Londres et son état de « ruine sacrée ». Jusqu’à sa mort en 1936, Chesterton va collaborer à cette publication par le biais d’une chronique hebdomadaire, « Our Notebook » d’environ 2000 mots. Mise à part deux voyages à l’étranger en 1920 et 1921 et une longue maladie entre 1914 et 1915, il sera fidèle à ce rendez-vous hebdomadaire. Pendant trente et un ans, il occupera 1535 colonnes de The Illustrated London News. Décédé le 14 juin 1936, le numéro du 20 juin, tout en rendant hommage à son éminent collaborateur, republie sa première chronique à côté de sa dernière contribution.

La collaboration de G.K. Chesterton à The Illustrated London News montre combien Chesterton fut un chroniqueur de son temps et de son époque. C’est un élément essentiel de son talent et de son œuvre, sur lequel il faut se pencher pour bien saisir la multiplicité des dons dont était pourvu Chesterton. D’autant que parallèlement à cette collaboration, Chesterton écrivit régulièrement pour d’autres journaux comme The Bookman, le Clairion, le Speaker, le Daily News, Eyes Witness, New Witness et le G.K.’s Weekly sans compter les innombrables collaborations épisodiques pour telle ou telle revue. Toujours dans la période où il écrivit pour The Illustrated London News, Chesterton composa la plus grande partie de ses livres. Outre les cinq volumes des histoires du Father Brown, il écrivit des romans comme Le nommé Jeudi, L’Auberge volante, La Sphère et la Croix, des études littéraires comme ses livres sur Charles Dickens, George Bernard Shaw ou Le Siècle de Victoria en littérature, sans parler d’essais comme Orthodoxie, L’Homme éternel, Saint François d’Assise et Saint Thomas d’Aquin, et bien d’autres encore.

 

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C’est pour aider à mieux connaître cette partie du talent de Chesterton que les éditions catholiques américaines, Ignatius Press (éditeur par ailleurs des livres de Benoît XVI) ont décidé de publier en recueil l’intégralité des articles de l’écrivain parus dans The Illustrated London. Cette publication s’insère dans le projet plus global de l’édition des œuvres complètes de Chesterton, une aventure éditoriale qui a débuté en 1986 et qui n’est pas encore achevée en cette année 2011. Au total, trente-six volumes sont prévus dont vingt-neuf sont actuellement disponibles.

Parmi ces derniers, neuf volumes sont consacrés uniquement aux articles parus dans The Illustrated London. Le principe est à chaque fois le même. Chaque volume rassemble trois années entières des articles de Chesterton, accompagnés de notes explicatives et d’un important et très utile index des noms et comporte environ 600 pages, sans illustration. Le premier volume de cette série (le volume 27 des œuvres complètes) comporte en outre les remerciements à tous ceux qui ont permis ce travail (très souvent des universitaires), une introduction générale des éditeurs et une introduction historique de Lawrence J. Clipper.

Pour les chercheurs et les passionnés de Chesterton, il s’agit là d’un outil de travail unique qui permet notamment de suivre Chesterton dans la variété des thèmes abordés et dans la continuité éventuelle des sujets traités. Sa pensée est ainsi mieux saisie et ne répond plus aux seuls caprices d’un écrivain au génie foisonnant. Loin d’écrire au hasard, mené par sa seule fantaisie ou ses humeurs, voire les deux, Chesterton développe bien dans ces articles une pensée en s’ingéniant à suivre une actualité à la fois matrice et prétexte à transmettre sa propre philosophie de l’existence. Très souvent, l’article est déconcertant. Son titre semble mener le lecteur à un endroit bien précis et un chemin de traverse s’impose tout d’un coup, conduisant à une chute inattendue ou surprenante. Évidemment, il s’agit d’un trait général. Certains articles sont attendus et ceux de la période de la Première Guerre mondiale, par exemple, sont certainement moins surprenants que les autres (volume 30). Mais dans l’ensemble Chesterton est bien fidèle à lui-même et ces volumes renferment ainsi de véritables pépites qui n’avaient jamais été rassemblées jusqu’ici.

 

Pourquoi en parler aujourd’hui ? Tout simplement parce que le volume 36 consacré aux années 1932-1934 vient de paraître et qu’il mérite toute notre attention. 

 

Pour se procurer ces volumes, il faut se rendre sur le site de l'éditeur, Ignatius Press

 

À suivre…

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 19:05

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La célèbre collection Bouquins vient de publier deux volumes Graham Greene dont le premier rassemble six romans majeurs de l’écrivain et le second des récits inédits et des essais de souvenirs.

Ce travail a été réalisé de main de maître par François Gallix et Isabelle D. Philippe. François Gallix est certainement aujourd’hui l’un des meilleurs connaisseurs français de Greene, sinon le meilleur. Et c’est lui, notamment, qui a retrouvé un roman inachevé et inédit de l’auteur de La Puissance et la Gloire, publié ici le titre de La Chaise vide.

Je n’ai pas eu le temps de lire intégralement ces deux tomes (1248 et 1024 pages). Personnellement, je suis resté sous le coup de ma première lecture de La Puissance et la Gloire, livre dans lequel Greene met en scène un personnage de prêtre alcoolique, obligé en quelque sort par la persécution à accomplir ses devoirs de prêtre. Mais je voulais signaler ici deux passages que j’ai repéré concernant Chesterton.

 

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Dans sa préface au volume La Chaise vide et autres récits inédits, François Gallix écrit :

« Comme G.K. Chesterton – qu’il était fier d’avoir rencontré dans son enfance dans le Strand pour lui extorquer un autographe –, Greene écrivait sur n’importe quel support à sa portée ».

 

Cet épisode est raconté par l’écrivain lui-même dans Une sorte de vie, à la page 602 de cette édition :

 

« Une seule autre fois, il m’arriva de quémander un autographe : le jour où, casquette d’écolier sur la tête, je galopais derrière G.K. Chesterton, cependant que, tel un lourd galion de Lépante, il fendait l’étendue de Shaftesbury Avenue ».

 

En cette seule petite phrase, on reconnaît la patte d’un véritable écrivain capable de rendre en peu de mots l’impression physique d’un Chesterton croisé dans une rue. Le « galion de Lépante » semble faire allusion à la fois à l’aspect massif de l’écrivain, mais aussi au catholicisme chevaleresque et de combat de Chesterton, différent sans aucun doute de celui de Greene. Mais l’image va plus encore puisqu’elle renvoie à l’un des plus célèbres poèmes de Chesterton, Lepanto.

 

La poèsie de GKC, Graham Greene la connaissait visiblement puisqu’il en fait mention toujours dans Une sorte de vie (page 632) :

 

« C’est aussi à cette époque que grandit en moi l’amour du paysage autour de Berkhamsted, qui ne m’a plusquitté, au point que la ballade politique, assez médiocre de Chesterton, Sur la première pluie, m’émeut encore quasi poétiquement avec son vers clef : “L’orage monte et gronde sur les monts Chiltern” ». 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 08:56

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Après avoir mis l’accent sur la publication d’un article d’archives consacré à Chesterton (voir Ici et ), nous revenons à la présentation de The Man Who Knew Too Much and Other Stories (débutée Ici), livre paru en Angleterre en 1922. Publiées à l’origine dans The Cassell’s Magazine et Storyteller, les nouvelles rassemblées dans ce livre associent intrigues policières et idées politiques de l’auteur.

 

The Man Who Knew Too Much and Other Stories a connu une traduction en langue française seulement en 1984 avec la parution de ce recueil aux éditions de l’Age d’Homme (Lausanne, Suisse) sous le titre : L’Homme qui en savait trop. La traduction est signée Marie-Odile Fortier-Masek et le livre comprend 176 pages. Le sommaire est le suivant :

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Comme on peut ainsi s’en apercevoir, le recueil anglais n’a pas été traduit dans son intégralité dans cette version en langue française. Plus exactement, il s’agit d’une traduction de « The Man Who Knew Too Much » sans les « Other Stories » que sont :

– The Trees of Pride

– The Garden of Smoke

– The Five of Swords

– The Tower of Trahison

 

Ces « autres histoires » ont cependant bénéficié de traduction en français.

 

The Trees of Pride est disponible dans la collection du Promeneur/Le Cabinet des lettrés chez Gallimard sous le titre Les Arbres d’orgueil (voir Ici). Traduit par Lionel Leforestier, ce livre est disponible depuis 2009. L'histoire se trouve également sous le titre Les Arbres de l'orgueil, dans une autre traduction, signée cette fois Gérard Joulié et disponible à l'Age d'Homme dans le beau volume intitulé : La fin de la sagesse et autres contes extravagants (voir ).

The Garden of Smoke a connu une première publication dans le petit volume édité par la collection Marginalia chez Glénat en 1977, sous le titre La tour de la trahison. La traduction est signée Marc Eichenbaum-Voline. La même traduction a été reprise pour la publication de ce volume sous le titre Le Jardin enfumé publié par L’Arbre vengeur en 2007 (voir Ici). Seul l’ordre des histoires a changé, mais ce recueil regroupe les mêmes nouvelles que le volume publié par Glénat.

Aussi bien dans le volume de L’Arbre Vengeur que dans celui de chez Glénat ont trouve les deux autres histoires qui constituaient les « Other Stories » de l’édition anglaise. À savoir, La Tour de la Trahison, traduction de « The Tower of Trahison » et « The Five of Swords », traduit sous le titre « Le Cinq de Pique » dans l’édition Glénat et « Le Cinq d’épée » dans l’édition de L’Arbre vengeur. Mais « The Five of Swords » est disponbile également dans une traduction signée Lionel Leforestier, publié sous le titre « Le cinq d’épée » dans le volume Le Meurtre des Piliers Blancs et autres textes, de la collection du Promeneur/Le Cabinet des lettrés chez Gallimard, en 2009 (voir ).

Dans ce même volume on trouve traduit l’une des histoires qui constituent le deuxième chapitres de L’Homme qui en avait trop : « The Vanishing Prince ». Cette nouvelle a pour titre « Le Prince qui disparaît » alors qu’il est traduit dans le volume de l’Age d’Homme par « Le Prince de l’évasion ».

 

Enfin,  The Tower of Trahison, The Five of Swords et The Garden of Smoke ont été traduites par Gérard Joulié dans le volume de l'Age d'Homme intitulé La Fin de la sagesse, respectivement sous les titres : La tour de la trahison, Le cinq d'épées et Le jardin de fumée

 

Pour donner une petite idée de ce livre, voici la première page de L'Homme qui en savait trop dans la traduction de Marie-Odile Fortier-Masek : 

 

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Une précision pour finir. L’Homme qui en savait trop de G.K. Chesterton n’a rien à voir avec les films éponymes d’Alfred Hitchcock.

 

Pour la petite histoire, une vente de la première édition anglaise de ce livre  chez Christie’s estimait le prix du volume entre 400 et 600 dollars américains. Il a été emporté à 777 dollars. 
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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 07:40

Sur son blog, Thierry Guinhut met en ligne l’article qu’il a écrit sur le William Blake de Chesterton pour  Le Matricule des anges de ce mois de mai. On hésite à commenter ce très bel article tant il se suffit à lui-même, à la fois bien écrit et montrant une réelle connaissance du métier de critique. Je voudrais juste en signaler deux extraits avant de vous inviter à aller le lire soit en achetant le numéro de mai du Matricule des anges, soit en vous rendant sur le site de Thierry Guinhut.

 

 

« L’on admirera le sens de la formule de Chesterton pour qualifier la poésie de celui qui était « bloc de convictions volcaniques » : « Son verbe diluvien l’assourdissait. » Parmi de longs textes, parfois « décousus », il trouve une phrase « cosmique et synthétique ». Il se fait à la fois critique d’art et littéraire, débat de la question de la folie de ce « grand mystique », dont les plus mauvais poèmes sont ceux d’un « spirite », dresse des portraits édifiants de ses mécènes, de l’ange à l’escroc, brosse un tableau des courants intellectuels et politiques du XVIII° siècle qui est celui de « l’affranchissement de la raison vis-à-vis de l’église », dans lequel se dresse la figure spirituelle et solitaire de son héros. »

 

 

 

« La prose puissamment cultivée, succulente et précise de Chesterton fait merveille. Ce « journaliste d’idée », poète et essayiste, nouvelliste, polygraphe infatigable qui se convertit au catholicisme, n’en conserve pas moins des traits du rationalisme de son temps, tout en figurant à travers son modèle ses angoisses et convictions. Entre ses biographies de Dickens, Browning et Stevenson, celle-ci est certainement la plus époustouflante. Certes, il ne s’agit pas là d’un strict inédit, puisque Néo (les Nouvelles Editions Oswald au catalogue jadis impressionnant) publia ce texte en 1982. Reste que la maquette blanche, si chic, ornée de « L’Ange Michel ligotant Satan », et une nouvelle traduction, peut-être plus élégante, rendent cette curiosité biographique et fantastique, tout simplement météorique.

 

 

Signalons encore que Thierry Guinhut consacre un autre article à Chesterton, toujours sur son site. Il présente les autres petits volumes publiés par Le Promeur et élève Chesterton au rang de « Prince de la nouvelle policière ». Extrait : 

 

« Trop méconnu, l’anglais Chesterton (1874-1936) est un spécialiste de la littérature policière. Les amateurs ne doivent pas méconnaître celui qui apparait exclusivement dans des nouvelles, aux nombre impressionnant de cinquante-deux, le fameux Père Brown, enquêteur rondouillard, un peu rustique et néanmoins d’une sagacité à toute épreuve, qui peut concurrencer sans démériter le célèbre Sherlock Holmes. Ce curé fait évidemment preuve de sagesse, non sans un certain humour bien anglais. Le romancier prolixe, aussi à l’aise dans le fantastique que dans les exploits de détectives,  l’essayiste et philosophe chrétien n’a pas fini de nous surprendre ; et pour ce faire, voici un roman et deux recueils totalisant cinq nouvelles inédites en enquêteurs et criminels et victimes surprenants. »

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 17:55

 

Nous avons publié avant-hier le début d’un très long article consacré à Chesterton – heureuse époque – et parue à l’origine dans La Revue germanique, dans son numéro de janvier-février 1910.

1910, c’est deux ans après la publication en Angleterre d’Orthodoxy, cinq ans après celle d’Heretics, deux ouvrages qui ont propulsé sur le devant de la scène le jeune écrivain – il est alors âgé de 36 ans !

1910, c’est encore cinq ans après la parution de son roman dédié à Hilaire Belloc, Le Napoléon de Notting Hill, roman d’anticipation puisque le retour aux habitudes médiévales qu’il décrit, est censé se dérouler en 1984. C’est aussi deux ans après la parution de ce roman à clef qu’est Le Nommé Jeudi, dont on n’a pas fini d’explorer les reflets de la vie même de son auteur.

1910, c’est encore l’année où Chesterton publie Le Monde comme il ne va pas. Il est alors une plume journalistique bien connue, ne serait-ce que par ses articles hebdomadaires dans The Daily Mail et dans The Illustrated London News. Ses prises de position politiques pendant la guerre impérialiste contre les Boers ont aussi beaucoup fait parler de lui. Sa renommé a traversé la Manche et l’on s’intéresse à cet écrivain peu commun. C’est pourquoi nous continuons la publication de cet article de Jean Blum.

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 12:10

Au cas où certains lecteurs souhaiteraient se procurer la nouvelle biographie de Chesterton, parue en Angleterre (et donc, en… anglais) et signée Ian Ker, la librairie Village Voice, spécialiste parisienne des livres anglo-saxons – on trouve tout ou presque ! – me signale qu’elle disponible et en vente dans ses locaux (6, rue Princesse, 75006 Paris). On y trouve aussi plusieurs livres de Chesterton, lequel mérite assurément d’être lu dans sa propre langue. Une visite qui s’impose de toute façon. Pour en savoir plus : www.villagevoicebookshop.com

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 17:42

S’il est intéressant de suivre l’histoire de la publication des ouvrages de Chesterton ou de s’attarder sur la publication de livres le concernant aujourd’hui, il ne faut pas perdre de vue que l’écrivain fut de son vivant le thème de bien des polémique ou d’étude sur son œuvre et sa pensée.

C’est ainsi que nous avons publié à plusieurs reprises des articles parus dans la presse française ou francophone de l’époque. On était pour ou contre Chesterton, en tous les cas, le sujet était loin de laisser indifférent. On manquait parfois, dans les louanges comme dans les critiques, du nécessaire recul que l’histoire nous apporte aujourd’hui. À titre d’exemple, nous publions ci-dessous quelques extraits d’une longue étude signée Jean Blum et qui parut dans les colonnes de La Revue Germanique de janvier-Février 1910 (la lecture sera facilitée en imprimant cette page).

 

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 17:16

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L’un des plus célèbre livre de Chesterton dans le domaine romanesque – si on met à part les populaires histoires du Father Brown – est certainement The Man Who Was Thursday (1908), traduit en français sous le titre de Le Nommé Jeudi (qui a directement inspiré le titre, plus modeste, de ce blogue).

En novembre 1922, Chesterton publie un nouveau livre au titre assez proche, The Man Who Knew Too Much (L’homme qui en savait trop). Entre les deux livres, la ressemblance s’arrête là. D’abord parce que le titre complet de ce nouvel ouvrage dit exactement ce qu’il est – The Man Who Knew Too Much and Other Stories –, un recueil d’histoires, ce que n’était pas The Man Who Was Thursday.

 

Publié chez « Cassel and company », ce livre comprend huit récits, publiés pour la plupart dans différentes revues avant d’être rassemblé dans ce recueil. Le sommaire est le suivant :

 

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The Trees of Pride et The Five of Swords étaient en revanche des histoires inédites, créées pour l’occasion. Les autres récits furent publiés entre 1919 (The Garden of Smoke) et  1924 (The Tower of Treason).

 

Malgré cette disparité de publications initiales, le recueil trouve son unité à travers son héros principale, Horner Fisher. C’est lui l’homme qui en savait trop. Pour composer son personnage, Chesterton se serait inspiré de son ami Maurice Baring, homme respectable et respecté, issu du meilleur milieu aristocratique, élégant, fin et cultivé, passionné des questions militaires. Il manquerait juste à Horner Fischer l’humour et la capacité d’auto-dérision que l’on attribue généralement à Maurice Baring. Il ne faut cependant pas voir dans le héros une copie conforme de l’ami dans la vie réelle, pas plus que le Father Brown est exactement une copie conforme de Mgr O’Connor.

La comparaison avec Father Brown n’est pas tout à fait innocente. Horner Fisher est une sorte de détective amateur lui aussi, qui en sait toujours trop et prend le partie de se taire. Il existe une sorte de Watson avec le personnage de Harold March, ami journaliste du héros, confident de ses exploits. Qui dit histoires policière dit meurtres, bien sûr, avec la particularité ici de se situer dans le domaine politique et celui de la corruption. C’est bien évidemment l’occasion pour Chesterton de faire passer ses propres idées politiques sur le distributisme, la corruption du monde politique et la défense d’une petite Angleterre opposée à l’impérialisme britannique. La dernière histoire rappelle étrangement la situation de l’affaire Marconi.

 

À suivre…


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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 18:24


En Angleterre, la nouvelle biographie de Chesterton (voir ICI), signée Ian Ker, a déjà beaucoup fait parler d’elle,  alors qu’elle n’est pas en libraire depuis un mois. Le sujet intéresse, même s’il est souvent vu à travers les lunettes de l’idéologie du moment et si on reproche souvent à Ian Ker la sympathique qu’il ne cache pas pour son héros.

 

 

 

Susan Elkin dans The Independant on Sunday estime que l’auteur qui a déjà beaucoup écrit sur le cardinal Newman est particulièrement bon en ce qui concerne le chemin vers la conversion au catholicisme de Chesterton. Elle souligne également que « cette biographie magistrale » permet de donner à Chesterton sa place légitime parmi les auteurs anglais majeurs.

 

Peter Washington dans The Literary Review estime que si la comparaison avec Newman est légitime elle est exagérée par l’auteur. Il salue néanmoins ce livre et parle de « la lucidité remarquable de l’auteur ».

 

D.J. Taylor dans The Independant est également réservé devant l’abondance du matériel biographique utilisé par l’auteur et dont il estime qu’il n’est pas assez maîtrisé. En revanche, il salue la mise en perspective des idées politiques de Chesterton.

 

Dans The Scotsman, Stuart Kelly ne cache pas son admiration devant la multitude des détails de la vie de Chesterton rapportée par Ian Ker.

 

En revanche,  l’article d’A.N. Wilson dans The Spectator est franchement négatif, certainement en raison d’une prévention mal cachée contre Chesterton qui apparaît dès les premières lignes de l’article en remarquant que cette biographie arrive après le livre de William Oddie et du père Aidan Nichols sur la théologie de Chesterton.

 

John Carey dans The Sunday Times estime que l’auteur a réussi à montrer que Chesterton était un polèmiste talentueux mais n’est pas parvenu à en faire un sage. 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 18:58

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Une nouvelle biographie consacrée à Chesterton vient de paraître en Angleterre sous la signature du Father Ian Ker. Sobrement intitulé : G.K. Chesterton : A Biography, ce livre a été publié le 21 avril dernier chez Oxford University Press. Le même éditeur avait déjà publié en 2008 la très importante étude biographique de William Oddie, Chesterton and the Romance. The making of GKC, qui portait sur les années allant de la naissance de l’écrivain jusqu’à la parution d’Orthodoxie. L’auteur de cette nouvelle biographie salue d’ailleurs ce travail.

Le livre de Ian Ker comprend 688 pages et 15 chapitres :

 

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 Pour l’auteur, Chesterton devrait être vu aujourd’hui comme le successeur des grands auteurs victoriens que sont Carlyle, Arnold, Ruskin et Newman dont le Father Ian Ker est un spécialiste. L’auteur insiste sur Chesterton comme critique littéraire, comme penseur social et politique et comme apologiste du christianisme au XXe siècle. Il a pu bénéficié des archives d’Aidan Mackey et accéder à celles de « The University of Notre Dame », dans l’Indiana, aux Etats-Unis, ainsi qu’à celles de la « John J. Burns Library » de Boston, utilisant ainsi plusieurs correspondances éclairantes soit sur la venue de Chesterton aux États-Unis, soit sur les relations avec Hilaire Belloc ou avec la belle-sœur de G.KC.

Nous reviendrons, bien sûr, plus longuement sur cette biographie qui marque une nouvelle étape dans les études chestertoniennes. 

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